Pour la première fois depuis 2008, un an après son rachat par la multinationale du luxe, LVMH, le groupe Les Échos est à l’équilibre. Il a dégagé un (petit) résultat opérationnel de 200 000 euros en 2014 (pour 149 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Des chiffres à regarder dans le rétroviseur. En 2013, Les Échos avait perdu près de trois millions, et même 14 millions d’euros deux ans plus tôt. Bernard Arnault, le PDG de LVMH, qui se félicite aujourd’hui de ses bons résultats grâce à une communication bien huilée, a perdu en six ans au minimum 50 millions d’euros dans l’affaire. Sans compter les 240 millions qu’il a investis à l’époque pour racheter la première marque de presse économique française au groupe britannique Pearson. Ces dettes vis-à-vis de son actionnaire se retrouvent dans le résultat net des Échos qui est encore déficitaire de 27 millions d’euros en 2014.
Pour remettre à flots le navire, Francis Morel, le patron du groupe Les Échos, a largement diversifié son modèle économique. Si Les Échos médias, la partie presse avec Les Échos, LesÉchos.fr, Série limitée, Enjeux, réalise encore 60% des recettes totales, elles représentaient encore 80% en 2007. Avec 90 millions d’euros de chiffre d’affaires (en hausse de 3%), l’ensemble est désormais à l’équilibre. Reste que le quotidien Les Échos demeure déficitaire malgré sa diffusion en hausse (DSH OJD 2014 : 126 813 exemplaires). Il représente à lui seul 71 millions d’euros de recettes, en baisse de 1%. Le pôle Investir, qui comprend aussi la lettre confidentielle hebdomadaire Capital finance, est lui aussi redevenu légèrement bénéficiaire cette année avec 13,1% de chiffre d’affaires.
S’il parvient bon an mal an à contenir la baisse sur son métier historique, Le groupe a considérablement développé son pôle Btob. Les Échos solutions, qui regroupe les salons et les conférences (Échos events), les études, le brand content (Échos publishing) et les annonces légales, ont vu leurs recettes exploser de 24% en 2014. Elles se situent désormais à plus de 31 millions d’euros. Surtout, cette activité développe des marges bien supérieures à celles de la presse. Ainsi, les suppléments d’annonces légales, lancés en 2013 et 2014, ont généré 5,5 millions d’euros de CA pour deux millions d’euros de résultat net en 2014, soit 40% de rentabilité !
La seule vraie ombre dans ce tableau constitue le pôle “Classique” avec Radio Classique et le mensuel Connaissance des arts (17 millions d’euros de CA en 2014). Si ce dernier est à l’équilibre, la station a perdu 1,6 million d’euros l’année dernière. Pas de quoi détourner Les Échos de son objectif de 2015 : réaliser une hausse de 3% de son CA qui devrait s’établir à 153 millions d’euros.
Crédit photo : Amelien (Fr) via Flickr (cc)