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Quand la Commission européenne s’intéresse à l’information…

19 septembre 2017

Temps de lecture : 4 minutes
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Quand la Commission européenne s’intéresse à l’information…

Temps de lecture : 4 minutes

Le 4e pouvoir ne laisse pas l’UE indifférente. Plusieurs initiatives récentes témoignent de l’intérêt des institutions européennes pour l’information et la communication. À l’appui : stratégie de communication et incitations financières (prix et subventions). Une façon de reprendre la main sur une opinion publique sans doute jugée trop rétive au projet de la bureaucratie européenne et trop perméable aux pseudo « fake news ».

Des uni­ver­si­taires et des pro­fes­sion­nels de l’information ont analysé les carences des insti­tu­tions européennes en matière de com­mu­ni­ca­tion. Un site inter­net est même dédié à l’analyse de la com­mu­ni­ca­tion européenne, lacomeuropeenne.fr. Pour le Prési­dent d’Euronews devel­op­ment, « l’Europe est dou­ble­ment défi­ciente : sur le plan des modes de com­mu­ni­ca­tion et au niveau du con­tenu même de sa com­mu­ni­ca­tion ». Pour y remédi­er, un plan de com­mu­ni­ca­tion a été adop­té pour la péri­ode 2015–2019 pour « recon­necter l’Europe à ses citoyens ».

Revue de quelques actions visant à redress­er le cap tant dans la com­mu­ni­ca­tion sur les insti­tu­tions européennes et leurs actions que dans l’information délivrée par les médias.

Lutte contre les « bobards »

Dans l’objectif de lut­ter con­tre les « bobards » sur l’Europe qui cir­culeraient dans cer­tains médias et dans l’opinion, la Com­mis­sion européenne a créé en 2016 « Les Décodeurs de l’Eu­rope ». Au tra­vers d’argumentaires et de vidéos en ligne sur le site de la Com­mis­sion européenne, l’objectif est « de répon­dre à une série de ques­tions ou d’ac­cu­sa­tions ». Ce type de com­mu­ni­ca­tion en « pure play­er » est déjà large­ment util­isé par les par­tis poli­tiques pour éviter le fil­tre des journalistes.

Le site Eurac­tiv, qui se présente comme « un réseau de médias européens présent dans 12 cap­i­tales de l’Union Européenne » annonce dans un arti­cle du 30 août que la com­mis­saire au numérique, Mariya Gabriel, « s’apprête à pren­dre une des pre­mières mesures de son man­dat : met­tre sur pied un groupe d’experts sur les « fake news ». L’article pré­cise que « cer­tains États mem­bres font pres­sion pour que la Com­mis­sion annonce ces nou­velles mesures sur les fauss­es nou­velles et les con­tenus illé­gaux en ligne ».

Bigre, on se demande quelle va être la tra­duc­tion con­crète de ces cog­i­ta­tions, qui amè­nent le jour­nal­iste Ben­jamin Masse-Stam­berg­er à imag­in­er avec humour dans une tri­bune pub­liée le 7 sep­tem­bre par Le Figaro une pos­si­ble « norme B‑684 don­nant l’e­stampille aux « infor­ma­tions justes et recoupées », qui pour­ront dès lors être dif­fusées de manière libre et non faussée partout sur le Vieux Con­ti­nent ».

Vulgarisation

La com­mu­ni­ca­tion insti­tu­tion­nelle est sou­vent aride. Le site touteleurope.eu « pro­pose une infor­ma­tion péd­a­gogique sur le fonc­tion­nement et les poli­tiques de l’U­nion européenne ain­si qu’un décryptage de l’ac­tu­al­ité européenne dans toutes ses dimen­sions ». À l’appui, des fich­es thé­ma­tiques et des vidéos en ligne.

Politique migratoire européenne

Plus pérennes, les sub­ven­tions de la com­mis­sion européennes en matière de cul­ture et de medias comptent un « prix medias ». Il a cette année récom­pen­sé 35 jour­nal­istes pour des reportages sur le thème de la migra­tion. Le site de l’Union européenne indique que « ce prix est la pre­mière ini­tia­tive financée par l’Union Européenne qui met en lumière les dif­fi­cultés aux­quelles sont con­fron­tées les jour­nal­istes dans la pro­duc­tion de reportages équili­brés sur la migra­tion ». Le point com­mun des reportages primés : ils passent qua­si­ment tous sous silence l’impact des migra­tions auprès des pop­u­la­tions autochtones.

Il s’agit sans doute pour cette insti­tu­tion de con­tre-bal­ancer « la dis­pro­por­tion entre la rela­tion des sen­ti­ments des réfugiés (au détri­ment de ceux-ci, NDR) et de ceux de la pop­u­la­tion » dans les médias français, selon un rap­port du Con­seil de l’Europe réal­isé par deux uni­ver­si­taires sur la « cou­ver­ture médi­a­tique de la crise des réfugiés ».

Sur le même thème, l’OJIM présen­tait il y a quelques mois le sémi­naire organ­isé par le Comité économique et social européen les 24 et 25 novem­bre 2016 à des­ti­na­tion des « attachés de presse de la société civile » des­tiné à repér­er les bonnes pra­tiques en matière de com­mu­ni­ca­tion sur le sujet des migrants. Par­tant du con­stat que la faible accep­ta­tion par les citoyens de la poli­tique migra­toire européenne « ouverte » est due à une per­cep­tion erronée, l’objectif était de la cor­riger grâce aux relais d’informations en con­tact avec les médias.

Gageons qu’à l’approche des élec­tions européennes de 2019, la médi­ati­sa­tion d’initiatives pop­u­laires dans l’opinion publique, comme une plus grande tax­a­tion des GAFA (Google, Face­book, Apple et Ama­zon), le ren­force­ment des con­trôles con­tre le tra­vail détaché, une meilleure pro­tec­tion com­mer­ciale de l’Europe, etc. ne faib­li­ra pas.

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