Créé pour « dédommager » la presse française qui réclame à Google des droits au titre du référencement, le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP) a attribué en 2013 16 millions d’euros à certains titres.
En tête, on retrouve Le Nouvel Obs avec 2 millions d’euros de dotation, le groupe L’Express-Roularta (1 970 000 euros), Le Figaro (1 800 000 euros) et Le Monde (1 800 000). Les quotidiens régionaux Ouest-France et La Voix du Nord ont tout deux obtenu 1,4 millions d’euros et 840 000 euros.
Viennent ensuite La Croix (835 000 euros), Slate (758 000 euros), Sud Ouest (700 000 euros), Libération (649 000 euros), Le Télégramme (640 000 euros) et Les Échos (588 000 euros). Cet argent est destiné à financer des projets innovants comme le vidéo, le data-journalisme ou encore les adaptations mobiles.
Ludovic Blecher, directeur de ce fonds appelé aussi « fonds Google », s’est « félicité de la diversité des éditeurs retenus, venant de toutes les familles de la presse ». Pourtant, à bien regarder qui en compose la direction, des questions de conflit d’intérêt ne se posent-elles pas ?
Par exemple, le titre le mieux doté est le Nouvel Observateur avec 2 millions d’euros attribués. Or qui retrouve-t-on à la présidence du FINP ? Nathalie Collin, présidente du groupe Le Nouvel Observateur du Monde ! Et ceci est sans parler des « représentants de la presse » membres du conseil d’administration comme Marc Feuillée, directeur général du Figaro, Francis Morel (groupe Les Échos), ou encore Bruno Lesouëf, directeur des affaires publiques pour la presse de Lagardère Active…
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