Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
La contribution du Syndicat des éditeurs de la presse magazine aux États généraux de l’information

16 janvier 2024

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | La contribution du Syndicat des éditeurs de la presse magazine aux États généraux de l’information

La contribution du Syndicat des éditeurs de la presse magazine aux États généraux de l’information

Temps de lecture : 4 minutes

C’est dans le cadre des États généraux de l’information initiés par le président Emmanuel Macron que le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) a formulé ses vœux en faveur d’une « information libre, fiable et indépendante ».

Les propo­si­tions sont aus­si fra­cas­santes que le comité de pilotage des États généraux de l’information (EGI) est poli­tique­ment neu­tre : dans le cadre de cette con­sul­ta­tion, le Syn­di­cat des édi­teurs de la presse mag­a­zine a for­mulé douze propo­si­tions qui espèrent attein­dre l’objectif d’une « infor­ma­tion libre, fiable et indépen­dante ». Un mot d’ordre qui cor­re­spond à celui lancé par les EGI, qui enten­dent « garan­tir l’indépendance de l’information » et s’interroger sur les con­di­tions per­me­t­tant de « retrou­ver la con­fi­ance en l’information ».

Secret des sources et légalité des écrits de presse

Tout comme leur com­parse de la presse indépen­dante (ndlr. qui avait for­mulé leurs propo­si­tions le 30 novem­bre dernier dans le cadre de leurs pro­pres États généraux), la lim­i­ta­tion du champ des excep­tions au secret des sources con­stitue une préoc­cu­pa­tion du SEPM ; en pro­posant la lim­i­ta­tion de l’autorisation du juge d’en lever le secret dans le seul cas « d’impératif prépondérant d’intérêt pub­lic » et en encour­ageant l’accès aux jour­nal­istes aux doc­u­ments admin­is­trat­ifs publics pour faciliter leurs recherch­es (propo­si­tion II), le syn­di­cat entend ren­forcer les pou­voirs des jour­nal­istes. Suiv­ant leurs propo­si­tions, c’est au pou­voir judi­ci­aire que reviendrait exclu­sive­ment l’appréciation du car­ac­tère licite d’un écrit de presse, au détri­ment d’instances extra­ju­di­ci­aires (propo­si­tion I).

Des p’tits sous, des p’tits sous encore des p’tits sous

On com­prend assez bien les moti­va­tions du SEPM à encour­ager la créa­tion d’un crédit d’impôt à l’abonnement (propo­si­tion VI), acces­si­ble pour tout abon­nement et pour tous les Français, le crédit d’impôt pour abon­nement à la presse actuel étant con­di­tion­né aux revenus du foy­er (qui doivent être inférieurs à 24 000 euros par mois), exclu­ant par ailleurs les kiosques numériques (le crédit d’impôt ne peut servir qu’à un abon­nement relatif à l’information poli­tique ou général) et n’étant accordé qu’une seule fois pour un même foy­er fis­cal. C’est la même aspi­ra­tion a pri­ori non dénuée d’intérêts qui guide ses propo­si­tions sur l’intégration au Pass cul­ture des abon­nements papiers et numériques, de la vente au numéro de la presse cer­ti­fiée (CPPAP) (propo­si­tion IV). Par ailleurs, le Syn­di­cat espère une aug­men­ta­tion de l’enveloppe de sou­tien pub­lic de la dis­tri­b­u­tion de la presse au numéro pour tous les titres de presse d’information de poli­tique générale (propo­si­tion XII). Une aide qui devra s’adapter de manière for­faitaire à la péri­od­ic­ité ou autres car­ac­téris­tiques spé­ci­fiques du titre.

« Indépendance » et « transparence »

La trans­parence quant à la pro­priété du média compte égale­ment par­mi les vœux du Syn­di­cat, qui pro­pose l’instauration d’une oblig­a­tion de pub­li­ca­tion (sur le site d’information poli­tique et générale des édi­teurs) des action­naires déten­teurs d’au moins 5 % du cap­i­tal (propo­si­tion VIII). Le SEPM entend aus­si réaf­firmer la lib­erté du pro­prié­taire du média quant à la ges­tion de sa ligne édi­to­ri­ale, lib­erté con­di­tion­née à la trans­parence des chartes déon­tologiques des entre­pris­es de presse visées, ren­dues publiques (propo­si­tion III).

GAFAM, IA : la peur de l’autre et du lendemain

Aspi­rant à encadr­er l’intelligence arti­fi­cielle en matière de pro­priété intel­lectuelle (propo­si­tion VII) notam­ment, le Syn­di­cat sem­ble appréhen­der l’immixtion de l’IA dans le monde des médias : il pro­pose ain­si une enquête sur les effets de l’IA en matière de con­cur­rence entre les GAFAM, les opéra­teurs d’IA et les édi­teurs de presse (propo­si­tion IX). Il souhait­erait aus­si qu’une étude sur le référence­ment des titres de presse appar­tenant à la Com­mis­sion par­i­taire des pub­li­ca­tions et des agences de presse (CPPAP) sur les plate­formes de recherch­es soit effec­tuée (propo­si­tion X). Des propo­si­tions qui reflè­tent, si ce ne sont les craintes du Syn­di­cat des Édi­teurs de la presse mag­a­zine, sa volon­té de faire « con­tribuer » les GAFA, dont le prési­dent du SEPM con­sid­érait qu’il s’agissait de leur « devoir », « à financer la presse dans sa qual­ité et sa vérité ».

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés