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Coronavirus : les dealers à l’heure du confinement

10 avril 2020

Temps de lecture : 4 minutes
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Coronavirus : les dealers à l’heure du confinement

Temps de lecture : 4 minutes

Dans les « quartiers » les dealers ne respectent pas le confinement. Dans une France à l’arrêt les « jeunes » (les guillemets sont indispensables) poursuivent le trafic tant bien que mal, et les témoignages médiatiques sont désormais abondants.

En ces temps de con­fine­ment, la dif­fi­culté pour les deal­ers est d’accéder à leurs clients. Le traf­ic de stupé­fi­ants n’a pas cessé dans les quartiers nord de Mar­seille comme le révèle Médi­a­part le 30 mars « Les clients se font rares mais ils n’ont pas totale­ment dis­paru. Cer­tains vien­nent avec des gants, une écharpe en guise de masque. » Ce n’est vis­i­ble­ment plus le cas dans le secteur Delau­nay-Belleville à Saint-Denis ou une habi­tante témoigne à RT France le 23 mars « Les points de deal restent ouverts, mais sont déserts. On entend de nou­veaux les oiseaux, mais plus les cris des guet­teurs. Ça ne vend plus ». Si les deal­ers ne se con­finent pas, leurs clients sont selon plusieurs témoignages plus pru­dents. Il faut donc aller à leur ren­con­tre. Le 19 mars Breizh info révélait qu’à Nantes les deal­ers n’étaient pas con­trôlés sur la place du Com­merce. Dans l’agglomération d’Annecy les deal­ers con­tin­u­ent leurs trafics comme le révèle France Bleu le 29 mars, sauf qu’ici la police a arrêté deux trafi­quants dont un albanais en pos­ses­sion d’héroïne.

Des dealers à Strasbourg portent « des gants bleus et des masques chirurgicaux »

Entre crises d’approvisionnement et hausse du nom­bre de con­trôles policiers, les deal­ers font face à une sit­u­a­tion inédite. Stéphanie Cher­bon­nier, patronne du nou­v­el office de lutte con­tre la drogue, a évo­qué pour Le Parisien le 5 avril les con­séquences du con­fine­ment pour les organ­i­sa­tions crim­inelles « L’approvisionnement en cannabis s’est tari ». Elle craint une mon­tée de la vio­lence entre les dif­férents groupes crim­inels pour s’emparer des stocks de stupé­fi­ants et des points de vente. Le 31 mars, Guil­laume Krempp pour Rue89 pub­lie les témoignages de deal­ers stras­bour­geois, ils décrivent une aug­men­ta­tion des prix et du deal dans les grandes sur­faces. Un deal­er, que le jour­nal­iste de Rue89 a renom­mé Kévin, explique les dif­fi­cultés liées au con­fine­ment avec les con­trôles policiers plus fréquents, qui empêchent des livraisons « Les gens ne com­pren­nent pas que je ne peux plus me déplac­er en dehors de Stras­bourg. Je me suis déjà pris une prune, c’est fini ». Dans le même arti­cle on apprend que des deal­ers à Stras­bourg por­tent « des gants bleus et des masques chirur­gi­caux », pour éviter les con­t­a­m­i­na­tions. Il n’y aura pas d’explications sur la prove­nance de ces gants et de ces masques.

« Le confinement n’a rien changé. Il n’est pas du tout respecté. »

Dans cer­tains quartiers les trafi­quants ren­dent la vie dif­fi­cile aux habi­tants, et les autorités appa­rais­sent impuis­santes. Le quo­ti­di­en région­al La Nou­velle République Cen­tre-Ouest révèle que l’insécurité règne autour du cen­tre com­mer­cial de La Rotonde à Tours. L’article datant du 3 avril décrit une absence totale de con­fine­ment autour du cen­tre com­mer­cial. Un com­merçant témoignant sous anony­mat déclare au quo­ti­di­en région­al que le con­fine­ment n’a absol­u­ment rien changé « Le con­fine­ment n’a rien changé. Il n’est pas du tout respec­té. La quan­tité de deal­ers est tou­jours aus­si impor­tante. Ils sont instal­lés devant les com­merces et atten­dent les clients. Un vrai dri­ve ! ». L’article cite aus­si une source poli­cière qui s’inquiète de la sit­u­a­tion des quartiers où « ça com­mence à bouger ». Même inquié­tude dans un arti­cle du Point datant du 21 mars et inti­t­ulé « Con­fine­ment en ban­lieue : les cités vont cra­quer ». Il mon­trait une sit­u­a­tion presque ingérable à Grigny et Bondy. Enfin l’impuissance des autorités face aux deal­ers dans cer­taines zones, évi­dente depuis plusieurs années déjà, est tou­jours la même pen­dant le con­fine­ment. L’article de la Nou­velle République Cen­tre-Ouest met en avant le témoignage d’un com­merçant décrivant l’impunité des deal­ers « Ils ne se cachent même plus, ne craig­nent pas les amendes. », et la police est donc impuis­sante « Vous savez, à trois policiers con­tre par­fois une trentaine, qu’est-ce qu’ils peu­vent faire ».

Le con­fine­ment ne s’applique pas pour tout le monde de la même façon. Et rap­pelons que Lau­rent Nuñez a déclaré que le respect du con­fine­ment dans les ban­lieues n’était pas une pri­or­ité

Comme le note le crim­i­no­logue Xavier Raufer si le traf­ic con­tin­ue, la délin­quance a dimin­uée, mais il met en garde con­tre un « effet rebond » en par­ti­c­uli­er après la libéra­tion au petit bon­heur la chance de mil­liers de détenus par Madame Belloubet.

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