Corse-Matin est un État dans l’État dans l’île de beauté. Fort d’un taux de pénétration inégalé frôlant les 90% des foyers, le journal faisait l’objet de nombreuses interrogations depuis qu’un groupe d’industriels locaux avait pris 35% du capital début 2018.
Nouvelle direction au printemps 2018
Comme nous l’écrivions le 26 avril 2018 « …la nouvelle direction a été installée. Avec comme directeur des rédactions Thomas Brunelli, journaliste chevronné débauché de Radio Corse Frequenza Mora, et comme président de Corse-Presse, Anthony (ou Antony) Perrino, 38 ans. Ce dernier est l’héritier de la société de BTP éponyme que son père a fondé, promoteur immobilier et actionnaire de nombreuses sociétés. Roger Antech est rédacteur en chef et Antoine Albertini (ancien de France 3 Via Stella, correspondant du Monde en Corse depuis 2004), rédacteur en chef adjoint ».
Et des ennuis pour Antony Perrino
Antony Perrino a été mis en garde à vue mi mars 2019 puis libéré sur des soupçons de la brigade financière d’Ajaccio. Il est soupçonné d’avoir favorisé économiquement et de diverses manières Pascal Porri, une figure bien connue du milieu criminel corse. Pascal Porri et son épouse sont connus pour être membres de la bande dite du « Petit Bar », ils sont tous deux employés de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ajaccio (sic).
Si les accusations contre Antony Perrino n’ont pas encore été étayées et encore moins jugées, elles mettent le journal en difficulté. Comment revendiquer une émancipation de toute ingérence du milieu alors que le Président de la société d’édition revendique des liens d’amitié avec la bande du fameux « Petit Bar » ?