Le sénile octogénaire Joe Biden avait magistralement gagné contre Trump en 2020, du fond de son sous-sol mais suspendu aux bretelles du très brillant et démolisseur docteur Fauci l’horloger du Covid. Fort de 16 millions de voix de plus que le très populaire Barak Obama lors de la précédente élection, Joe avait fini par croire avec son épouse qu’il était un président « pour de vrai ». Ils n’avaient pas saisi qu’ils étaient simplement de passage à la Maison Blanche, et que Joe jouerait le rôle de Kagemusha. (1)
Première diffusion le 27 juillet 2024
L’OJIM prend ses quartiers d’été : du dimanche 28 juillet au dimanche 25 août nous republions les articles les plus significatifs du premier semestre.
Joe Kagemusha Biden
L’élimination physique de Trump n’ayant pas réussi, et ce dernier menaçant de faire débarquer les hordes de la démocratie constitutionnelle version 1776 à l’intérieur des frontières du « swamp » (le marécage washingtonien), le danger était clair. Tous les murs ayant cédé contre le retour du bon sens, il fallait se débarrasser de Joe Kagemusha, quand bien même il avait déjà été élu lors des primaires. Il aura fallu que Nancy Pelosi, Chuck Schumer et Barak Obama montent à l’attaque.
Biden a résisté, puis il a sans doute négocié (les casseroles qu’il traîne depuis des années pourraient l’engloutir lui et sa famille), puis enfin s’est fait voler son élection comme un vulgaire « danger pour la démocratie ». Mais pas au point de quitter sa sinécure actuelle de Président des États-Unis. Car poursuivre la dissolution du pays jusqu’à janvier 2025 (assermentation du futur président), c’est important. Et continuer de déconstitutionnaliser la constitution avant l’élection de novembre, ça aussi c’est majeur ! Sans oublier qu’il faut maintenir en place la machine belliciste, la seule institution qui fonctionne efficacement à plein régime sous cette administration Blinken (pardon, Biden !). Surtout ne rien changer !
Biden sénile pour gouverner, pas pour se représenter
Le très démocratique « parti démocrate » avait déjà la capacité d’influencer ses élections primaires grâce à son bloc votant et indépendant du peuple de 15% de super-délégués (les élites du parti, les élus démocrates du congrès, les gouverneurs démocrates, un échantillonnage de « personnalités » etc). Il se donne aujourd’hui le droit de renverser directement une élection primaire, à quelques semaines de la ratification par la Convention du parti. Et en pleine contradiction optique: Biden serait suffisamment sénile pour se faire sortir de l’élection, mais pas assez pour devoir démissionner de la présidence du pays.
C’est selon les médias une grande marque de patriotisme .
Le jeu de piste des médias
Et tous de se disperser sur les pistes du futur « ticket » présidentiel : qui va gagner la coupe? Ah Kamala qu’elle est formidable ! Mais non, avec Gretchen Withmer ce serait mieux ! Mais il faudrait un homme dans tout ça, non? Oui, mais alors juste la vice-présidence! Mais bon sang arrêtons de faire du sexisme, il faut juste deux personnes de valeur : pourquoi pas deux femmes? Ainsi babillent les étoiles luisantes qui ne savent pas encore qu’elles ont implosé il y a des millions d’années.
Dans cette cacophonie, Ocasio Cortez, la plus gauchiste du camp démocrate, estime que l’establishment du parti veut réinitialiser la course avec un nouveau tandem où Kamala Harris ne figurera pas non plus. Attendons-nous une vigilance de l’escouade des élus propalestiniens à la prochaine convention.
Quelques hypothèses
N’étant pas dans les secrets du « Président invisible » Barak Obama, nous ne pourrons que formuler que des hypothèses :
- Le parti unique a compris que Trump ne va pas se tirer de balle dans les pieds face aux minus démocrates dont on parle au sein du bruit de fond médiatique. Certes, le pire ennemi de Trump, c’est Trump. Mais il est aujourd’hui mieux entouré, et surtout il a tout compris depuis son attentat manqué. C’est désormais la guerre totale
- L’attentat l’a immunisé contre les petites attaques. Il faut donc trouver autre chose que l’habituelle qualification « pervers-autoritaire-menteur-narcisse »
- Il est tout à fait exact que Trump est un « danger existentiel »… pour l’oligarchie du parti unique! Bien au-delà de Trump, sa victoire garantit, constitutionnellement, un bouleversement sociétal : douze ans de trumpisme à la présidence (Trump + deux mandats suivants de Vance), douze ans de nominations de juges à la Cour suprême et dans le système judiciaire, plus de gouverneurs républicains élus ce qui signifie la possibilité d’organiser de multiples « conventions of states » (voir ici)
- Les think tanks dits conservateurs comme la très connue Heritage Foundation ont de leur côté œuvré dans l’ombre, influençant l’aile conservatrice. Ils ont pondu un énorme pavé (dans la mare), leur projet pour 2025 (Project 2025) qui décrit comment, dans le cadre constitutionnel, rendre le pouvoir au pays après une élection. Il s’agit d’un document « obamiste à l’envers », de type trotskiste conservateur. C’est ce que les démocrates et les néoconservateurs nomment « instaurer la dictature ». Et ce que les trumpistes pourraient qualifier de « drain the swamp technocratique »
- Or, ici, Trump est en danger, car le texte du projet 2025 peut évidemment faire l’objet à l’envi de citations dénaturées. Il s’en est distancé d’ailleurs. Erreur ou finesse stratégique? Nous verrons.
Le trumpisme au-delà de Trump
Ce document va donc servir de creuset à la campagne présidentielle. Pour le parti unique il ne s’agit plus désormais de se débarrasser de Trump, mais du Trumpisme vu collectivement. La personne Trump ne compte plus. Les vieux mythes du parti démocrate non plus. Il va falloir faire peur aux mous sur l’après-Trump. La seul ressource du parti unique (qui a gros à perdre politiquement et « sociétalement », mais aussi et surtout économiquement) sera de se mobiliser contre « un nouveau Mein Kampf » – le sinistre projet 2025 – , et pour cela il faudra une équipe forte, d’apparence bipartisane et de salut public. Faute de cela…
Bonnes vacances et à suivre…
Note
Dans le film Kagemusha d’Akira Kurosawa, un seigneur tué lors du siège d’une place forte ennemie est remplacé par un sosie qui s’identifie peu à peu à son rôle, mais sera démasqué et finira misérablement.