Les 4 et 5 mai 2023 se tenait à Budapest la deuxième édition de la CPAC Hungary, un grand rendez-vous des conservateurs sous l’égide de cercles républicains US et organisé par le Centre pour les droits fondamentaux, un think tank proche du gouvernement hongrois. En tête d’affiche, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a tenu un discours ayant pour mots d’ordre « Non à l’immigration, non au genre, non à la guerre », mais aussi Matt Schlapp, directeur américain de la CPAC (Conférence pour l’action politique conservatrice), dont les propos sur la presse et les journalistes étaient sans concessions.
Un safe space conservateur
Pour planter le décor, l’entrée du bâtiment accueillant les invités était surplombée d’une inscription « No woke zone ». Plusieurs journalistes peu tendres avec Viktor Orbán n’ont pas été autorisés à pénétrer les lieux, le gouvernement hongrois entendant faire de cet événement un safe space réunissant les partisans d’une contre-offensive culturelle. Le tout couronné par un message vidéo de l’ancien président Trump.
Thank you for your message @realDonaldTrump ! Please come back, and bring us peace! pic.twitter.com/xpsGgkUSMC
— Orbán Viktor (@PM_ViktorOrban) May 5, 2023
Récemment licencié de Fox News, le présentateur Tucker Carslon a également envoyé un message vidéo aux participants à cette CPAC Hungary. Ironie du sort : ce message avait été enregistré avant son départ de la chaîne, et il y évoque la possibilité d’un licenciement.
Tucker Carlson’s pre-recorded message to CPAC Hungary 2023 was recorded before he was fired from Fox.
He says: “If I ever get fired and have some time… and can leave… I will be there with you.” pic.twitter.com/aqw2OnDHHb
— Benny Johnson (@bennyjohnson) May 4, 2023
Côté français, le président du Rassemblement national Jordan Bardella et la vice-présidente de Reconquête Marion Maréchal, tous deux interrogés par les équipes de TV Libertés et du Visegrád Post qui étaient sur place, ont participé à cette grand-messe des conservateurs. Les intervenants ont axé leurs prises de parole sur la dénonciation de l’agenda wokiste, le directeur de la CPAC ayant rappelé que, dans cet agenda, les journalistes des médias de grand chemin jouaient un rôle déterminant.
Dans le collimateur des journalistes mainstream
Le dégoût qu’inspire la CPAC à la presse de grand chemin est tel que même Fox News, une chaîne pour laquelle a travaillé l’épouse du directeur de la CPAC, Mercedes Schlapp, tend à se détourner de cet événement. Début mars, Matt Schlapp avait d’ailleurs accusé certains Républicains de bouder la CPAC par couardise, déplorant que ce soient les règles de l’adversaire libéral-libertaire qui s’appliquent.
Pour Schlapp, aucun gant ne doit être enfilé pour faire face à des journalistes qu’il juge hostiles et n’hésite pas à qualifier de « faux journalistes » qui « mentent et poussent l’agenda gauchiste ».
« Nous ne leur permettrons pas de dire que la défense de nos idéaux est un acte de haine »
Le jeudi 4 mai, à l’ouverture de la CPAC, Matt Schlapp a encore haussé d’un ton et a revendiqué vouloir employer la « méthode hongroise » en termes de relations entre les sphères politique et médiatique.
Selon Schlapp, les Hongrois soutenant Viktor Orbán n’ont pas peur d’assumer leur inimité envers la presse de gauche. Le directeur de la CPAC a appelé à contre-attaquer sans relâche, à refuser le titre de journalistes à ceux voyant dans leur métier une fonction exclusivement politique faite de biais, de partialité et de manipulation.
The Fake News constantly attacks @CPAC & @alapjogokert for our defense of faith, family & freedom.
We won’t enable their attacks anymore.
We won’t allow them to say that defending these ideals is hateful.
We will fight back & persevere. pic.twitter.com/388cva7dSR
— Matt Schlapp (@mschlapp) May 4, 2023
Toujours selon lui, ces journalistes de gauche traitant les conservateurs patriotes de « fascistes, racistes, homophobes, islamophobes, etc » sont d’une hypocrisie sans nom et savent pertinemment qu’ils déforment la réalité. Schlapp a appelé à résister aux diatribes des journalistes de grand chemin et à rester fermes face à leurs provocations. Un appel approuvé par les soutiens de Viktor Orbán, mais qui n’a pas manqué de provoquer une levée de bouclier des médias hongrois dits « libres et indépendants ».
PS La politique de « safe space » a ses avantages et quelques inconvénients. Certains journalistes dits mainstream sont parfaitement corrects. D’après nos informations, un journaliste du Point, journaliste honnête et professionnel, s’est vu refuser par erreur son accréditation. Par contre, pour les journalistes-policiers comme ceux de Check-News de Libération ou leurs comparses du journalisme de délation, nous préconisons une mesure simple : ils sont admis mais en uniforme de policier avec casquette et insigne, emblèmes d’un métier qu’ils doivent assumer.
Voir aussi : CheckNews est-il un service de la police de la pensée ?