Le directeur général du Courrier Picard l’avait annoncé le 19 décembre dernier : le journal “n’échappera pas à des baisses d’effectif à la rédaction”. Une position qui n’a pas bougé depuis et qui inquiète et interpelle les syndicats, notamment la CFDT.
C’est qu’entre temps on a appris que le journal a dégagé un excédent brut d’exploitation de 1,8 millions d’euros en décembre ! De bons chiffres qui motivent la CFDT à demander le retour de la rédaction à 87 journalistes et une augmentation générale des salaires de 0,6%. Mais la direction brandit de son côté les mauvais chiffres de la pub (moins 10% en décembre). Elle ne propose ainsi qu’une prime de 200 euros pour tous les salaires en-dessous de deux SMIC, ce qui concerne 23 personnes.
Selon la CFDT, la baisse du CA de la pub cache des rabais impressionnants — jusqu’à 80% — consentis par le Courrier Picard lui-même. Mais au-delà, c’est la confiance dans la direction générale (le groupe Rossel) qui est ébranlée par une forte inquiétude pour l’identité du journal. Celui-ci s’aligne peu à peu sur les autres publications du groupe, notamment L’Union de Reims et L’Aisne nouvelle, qui partagent désormais la même maquette. Les informations générales du Courrier Picard sont produites à Reims depuis le 3 novembre 2014. Les effectifs du journal amiénois ont aussi fondu parallèlement à son influence : de 189 salariés en 2010 il est passé à 143 en 2013 et en a perdu une dizaine de plus en 2014.