Alors que les Assises du journalisme (franco-français) vont se tenir à Tours du 14 au 17 mars 2018, la crise du journalisme ne frappe pas seulement l’Europe. Aux États-Unis aussi les turbulences ébranlent les rédactions. Les pressions économiques, les effets de mode (de la vidéo aux newsletters), la désaffection croissante du public, les très nombreux licenciements minent le moral des journalistes comme le remarque un article signé Heidi N. Moore du 28 février 2018 dans la Columbia Journalism Review, de l’école de journalisme éponyme. Décryptage.
Licenciements et protestations
Au New York Times des employés ont manifesté pour protester contre les licenciements et afficher leur solidarité avec des journalistes comparés par la direction à des « chiens urinant sur des bouches d’incendie » (dogs urinating on fire hydrants). Au Wall Street Journal des protestations ont éclaté contre le traitement « trop gentil » de la direction envers Trump. Au LA Times ce sont des mouvements dénonçant la répression des syndiqués qui sont enregistrés.
La presse écrite semble entrainée dans la spirale descendante, moins de journalistes égale moins de nouvelles égale moins de revenus. Moins de revenus, moins de personnels, moins d’articles etc…Ceci au moment ou les « tout en ligne » comme Slate, Buzzfeed et Vox ont le vent en poupe… et résistent à toute tentative d’organisation syndicale des journalistes. Comme le dit le fondateur de BuzzFeed Jonah Peretti « un syndicat n’est pas nécessaire ». Et le Président de Slate confirme « un syndicat ce n’est pas notre style ».
Harassement sexuel et crise de confiance générale
Ajoutez à cela les accusations en cascade de journalistes et de propriétaires de médias pour « harassement sexuel » suite à l’affaire Harvey. Sans oublier les complaintes des journalistes femmes qui se considèrent moins payées que leurs collègues masculins. Tout ceci ne doit pas faire oublier la grave crise de confiance du public dans les médias en particulier pendant et après la dernière campagne électorale présidentielle. Et là de nombreux journalistes doivent encore faire leur mea-culpa.