Axios est le site internet de l’establishment aux États-Unis, reflétant le point de vue des démocrates, des très grandes entreprises, des GAFAM et de la majorité du monde médiatique. Dans une récente livraison ils pronostiquent la progression de la « cancel culture » dans le monde de l’édition. De la culture de l’effacement à l’effacement de la culture.
Simon & Schuster en pointe
Simon & Schuster est le troisième éditeur américain, propriété du groupe allemand Bertelsmann depuis fin 2020, racheté pour un peu plus de 2 milliards de dollars. Le groupe publie plus de 2000 titres par an sous 35 noms d’éditeurs différents et a publié parmi de très nombreux auteurs, Hemingway, Fitzgerald, Dan Brown (le Da Vinci code), Bob Woodward (l’homme du Watergate), John Irving (Le monde selon Garp), Stephen King (le roi de l’horreur) et… Donald Trump.
Une pétition de 216 employés (sur environ 1500 personnes) demande à la société de ne plus publier de livres émanant de personnes liées à l’époque Trump, dont l’ancien vice-président Mike Spence. La pétition est accompagnée de 3500 signatures d’intellectuels allant dans le même sens.
Les pétitionnaires demandent que, qui aurait incité, organisé, soutenu, favorisé la « tentative de coup d’État du 6 janvier » (sic) soit exclu de publication par l’éditeur. Ils allèguent sans rire « qu’aucun criminel ne devrait profiter de ses crimes ». Pour le moment le président de la société a refusé de s’incliner. Mais la maison d’édition a déjà accepté la censure en refusant de publier différents auteurs conservateurs sous des prétextes divers.
Voir aussi : notre article sur la censure des livres pour enfants du Dr Seuss.
Privilège libéral
Le « privilège libéral » c’est d’empêcher la publication d’auteurs réputés conservateurs dans des maisons d’édition classiques les contraignant à l’auto-édition. C’est ainsi que le fils de Donald Trump Donald Jr dont le premier livre « Triggered » avait été numéro 1 des ventes n’a pas trouvé d’éditeur pour le suivant qui sera publié à compte d’auteur. Donald Jr veut s’appuyer sur ses 5 millions de contacts sur Twitter et les 3 millions sur Instagram pour le faire connaître et vendre. Il semble oublier que Twitter et Instagram peuvent lui couper les ailes quand ils le veulent, soit en supprimant son compte, soit – plus subtilement – en le rendant invisible ou peu visible par la manipulation des algorithmes. Culture de l’effacement ou effacement de la culture ? Ou bien les deux ? À quand le retour des samizdat ?