Jusqu’où ira Cyril Hanouna ? Lundi 25 janvier, dans son émission « Touche pas à mon poste », l’animateur de D8 a une fois de plus transgressé toutes les limites de la stupidité et de l’odieux.
Recruté depuis septembre, l’un de ses chroniqueurs, Matthieu Delormeau, fait depuis cette date office de souffre douleur de l’émission. Lundi, il été à nouveau humilié publiquement en se laissant verser un bol de nouille dans son caleçon.
Sur France Inter, dans sa chronique « L’instant M », Bruno Donnet a dénoncé cette « normalisation de l’humiliation ». Le chroniqueur a rappelé qu’« humilier quelqu’un, le harceler au travail, c’est interdit par la loi ». Or c’est justement le sort qui est réservé quotidiennement à Delormeau dans l’émission.
Dans l’hilarité générale, celui-ci a refusé la sentence qui lui était promise avant de « baisser son froc, dans tous les sens du terme ». Selon M. Donnet, la télévision ne devrait pas faire la promotion de ce genre de comportement « abject et destructeur pour celui qui le subit ». « À l’école, dans la cour de récréation, si un gosse se fait flanquer des nouilles dans le falzar par une bande d’affreux jojos, un adulte intervient. Dans l’émission d’Hanouna, les adultes se réunissent tous les matins pour se demander quelles nouvelles saloperies ils vont pouvoir faire subir à Delormeau le soir-même », poursuit-il.
Seulement voilà, l’émission « Touche pas à mon poste » étant un rendez-vous plébiscité par un certain public, personne n’intervient. « […] à la télévision, l’audience vous protège de tout, y compris du devoir de ne pas dépasser les bornes. Hanouna est un énorme pourvoyeur d’audience pour D8, donc personne n’a le courage de lui dire que ce qu’il fait avec Delormeau est immonde », conclut Bruno Donnet.
Une critique qui rappelle celle de Michel Onfray contre cette même émission. Dans le Figaro Magazine, le philosophe avait souligné début janvier la détérioration des modèles proposés à la jeunesse. « Vouloir ressembler à Serge Reggiani ou à Yves Montand, c’est tout de même moins déshonorant que vouloir ressembler à Cyril Hanouna ! », avait-il estimé.
Face à tant de vulgarité et de médiocrité, le philosophe concluait qu’il était logique, qu’en parallèle, « la kalachnikov devienne le rêve ultime ».