Serge Dassault est en train de céder Le Républicain de l’Essonne à son management. Depuis qu’il n’est plus maire de Corbeil, le département intéresse nettement moins l’avionneur.
L’affaire devrait être conclue d’ici la fin du mois de juin. Robert Mendibure, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire basé à Évry et Étampes le rachètera aux côtés d’une entreprise du département. Il s’agirait de la Détection électronique française (DEF), une société spécialisée dans la sécurité incendie. Située à Massy, cette dernière sera majoritaire dans le tour de table. Le groupe industriel Marcel Dassault, qui détient 100% de la Société d’édition de médias et d’information franciliens fait ainsi d’une pierre deux coups. Tout d’abord, il se débarrasse de ce journal structurellement déficitaire (un million d’euros de pertes l’année dernière). Le Républicain a encore perdu 8% de sa diffusion en 2014. Employant une trentaine de salariés, l’hebdomadaire plafonne à 7000 exemplaires. Même s’il part avec un apurement du passif assuré par GIMD, Mendibure devra inévitablement restructurer le journal pour passer dans le vert. Cet objectif est prévu fin 2018. Son associé, la DEF, n’a certainement pas les poches aussi profondes que Dassault.
Mais au-delà de l’aspect financier, la vente du dernier journal de la Semif (les deux autres, La Gazette du Val d’Oise et Les Nouvelles de Versailles, ont été cédés il y a 10 ans) atteste d’une nette prise de recul de Serge Dassault vis-à-vis de son département d’élection. S’il reste sénateur (Les Républicains), le nonagénaire a dû céder en 2009 son siège de maire de Corbeil à son premier adjoint, Jean-Pierre Becher. Dassault est toujours soupçonné d’achat de votes et a été mis en examen à ce sujet en 2014. Contrairement au Figaro, quotidien national qui sert régulièrement de tribune au sénateur et permet de vanter les mérites du Rafale fabriqué par Dassault aviation, Le Républicain de l’Essonne n’avait plus guère d’utilité pour le milliardaire.
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