Pour éditer un quotidien ou plusieurs, il faut être riche, très riche. Bernard Arnault, le roi de LVMH et autres, possède Le Parisien, Les Échos, a une belle influence sur L’Opinion. Le trio Niel-Pigasse-Křetínský du Monde est assez à l’aise. La famille et la firme Dassault aussi qui viennent de recapitaliser le quotidien libéral conservateur à hauteur de 50M€.
Le Figaro c’est plus que Le Figaro
Tout le monde ne le sait pas mais le groupe Le Figaro, outre le titre éponyme, c’est la place de marché CCM benchmark, le réseau Viadeo, la billetterie Ticketac.com. Le groupe mené par son directeur Marc Feuillée, le rédacteur en chef du quotidien Alexis Brézet, le directeur du Figaro Magazine Guillaume Roquette, a souffert de la crise sanitaire en cours et qui se prolonge sous diverses formes.
Pertes et renflouement
Après avoir supprimé une centaine de postes en 2019 et 2020, le groupe a vu ses recettes publicitaires s’étioler en 2020 engendrant une perte autour de 20M€. Le secteur des voyages sur lequel la famille avait investi (Marco Vasco, Les Maisons du voyage) a été également touché.
Si la diffusion est stable, et même en augmentation pour le digital, les responsables du groupe Dassault ont décidé de recapitaliser le groupe Le Figaro portant le capital à 92M€, injectant 22M€ directement en transformant 28M€ déjà versés sous forme de comptes courants d’associés en capital.
Dans un précédent article nous avions analysé les principaux bénéficiaires des aides à la presse en 2019. Le principal bénéficiaire en est – et de loin – la première fortune de France et deuxième fortune du monde, Bernard Arnault qui, entre les titres qu’il détient directement (Le Parisien, Les Échos) et ceux qu’il influence en les finançant (L’Opinion), empoche plus de 17M€. À côté de ce riche frère quêteur, la famille Dassault avec les maigres 6,5M€ de subvention au Figaro fait presque figure de pauvre qui ne récolte que la menue monnaie. Il est vrai que les 50M€ remis dans Le Figaro font pâle figure par rapport aux 440M€ apportés par Arnault au Parisien. On ne prête qu’aux riches dit le dicton.