[Rediffusion — article publié initialement le 15/12/2016]
Après Bernard de la Villardière, le magazine Society vient de consacrer un long portrait à David Pujadas. Un portrait parfois étonnant, où il confie même avoir, plus jeune, « goûté à toutes les drogues ». Aujourd’hui bien sevré, il reste semble-t-il la dépendance à l’audience et aux résultats comptables… Dans cet entretien, le présentateur du JT de France 2 évoque également la manière dont était traitée l’information dans son journal.
Interrogé sur les critiques les plus fréquentes faite à son JT, celui qui a été désigné par un récent « sondage » comme étant le « journaliste le plus crédible de France » a souhaité faire son mea culpa. « Oui, le journal véhicule sans doute une vision du monde : l’idée implicite que le salut et le bonheur résident dans la consommation ou l’accumulation des richesses », a reconnu David Pujadas.
Propos lors du 11 septembre, vision capitaliste de l’info… le mea culpa de David Pujadas dans @SocietyOfficiel pic.twitter.com/fpT89dH6SO
— David Perrotin (@davidperrotin) 9 décembre 2016
Or « la croissance non mesurée, l’attention portée aux autres, […] c’est essentiel dans une société. Mais on ne la traite pas. En ce sens, oui, il y a une idéologie cachée », a‑t-il poursuivi dans une franchise peu commune. D’autant que cette ligne axée sur la croissance et la consommation comme seuls horizons n’est pas une fatalité. Pour preuve, le journal de 13 h de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 s’évertue souvent à promouvoir les initiatives citoyennes, les traditions, le local, le savoir-faire, etc… Et cela lui est du reste reproché par les mêmes qui dénoncent la vision « capitaliste » du JT de France 2.
Plus loin, Pujadas est revenu sur cette célèbre séquence filmée où on le voit, le 11 septembre 2001, en train de regarder sur un écran le premier avion frappant l’une des tours du World Trade Center, et de s’écrier : « Wouah, génial ! ». À l’époque, cet épisode filmé par les caméras de Canal+ avait fait scandale et le journaliste avait dû s’excuser. Aujourd’hui, il regrette ce comportement. « Honnêtement, je roulais des mécaniques à cette époque. Ça faisait même pas huit jours que j’étais arrivé sur France 2 et des caméras me suivaient. J’avais 36 ans, j’ai fait le malin, le blasé », a‑t-il confié. Et le présentateur d’expliquer n’avoir « pas saisi l’ampleur de la chose à ce moment-là ».
Voir aussi : David Pujadas, la servilité tranquille
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