Les conceptions sur l’éducation des enfants et adolescents par le biais des médias proposent une vision du monde à sens unique, celle des idéologues mondialistes. L’OJIM a déjà donné des exemples en France sur la façon dont l’Éducation nationale et les médias unissent leurs efforts afin que nos chères petites têtes blondes pensent comme il se doit. Qu’en est-il de l’autre côté de l’Atlantique ? Un regard en deux articles, à partir du New York Times. Première partie.
Pour la situation française sur l’OJIM, ce choix d’articles par exemple :
- Au sujet de la semaine de la presse en tant que rééducation aux médias ;
- Sur le même sujet, mais sous l’angle de l’antisémitisme expliqué aux enfants ;
- A propos de la propagande de l’UE à l’école ;
- Ou encore de Francetv éducation.
Cependant, le phénomène n’est pas spécifiquement français, il trouve même sa source outre-Atlantique, comme souvent quand ils s’agit d’imposer des conceptions libérales du monde (« liberal » au sens américain, c’est-à-dire appartenant au parti démocrate et ancrées à gauche sur le plan sociétal). Les pages « éducation » du New York Times, principal organe de presse démocrate de la côte est, caricature de tout individu ressemblant intellectuellement aux Clinton, quotidien influençant le monde entier, en sont un exemple intéressant.
Le New York Times s’inquiète du récit fait aux enfants des écoles
Ainsi, le quotidien publiait une grande enquête le 12 janvier 2020, intitulée « deux États, huit manuels, deux histoires américaines ». L’idée étant de montrer que les manuels d’histoire américaine diffèrent d’un bout à l’autre du pays, selon les conceptions idéologiques en vigueur. Le premier exemple proposé est frappant : le deuxième amendement, portant sur les armes à feu. Un manuel explique que l’amendement permet de légiférer tandis qu’un manuel du Texas laissera un espace blanc dans le texte, comme pour cacher cette possibilité. Les données sont d’emblée très claires. Dans le premier manuel, une page insistera aussi sur le rôle de la littérature du mouvement afro-américain tandis que le méchant manuel du Texas indiquera que des critiques n’ont pas considéré « cette école littéraire comme étant importante ».
Les huit manuels choisis par le New York Times ont les mêmes éditeurs mais sont personnalisés en fonction des États considérés. Des centaines de différences apparaissent ainsi entre les manuels utilisés en Californie et au Texas. Pour le quotidien, les conservateurs insistent sur le patriotisme, l’influence du christianisme et les Pères fondateurs, tandis que « la gauche » amènerait les étudiants à développer leur esprit critique en s’intéressant à l’histoire à partir du bas, les conduisant à se pencher sur les groupes exclus ou marginalisés, comme les « personnes dominées, les femmes et les Amérindiens ».
La fin des grands hommes blancs
Les États demandent aux éditeurs de modifier certains éléments des manuels. Par exemple, la Californie a demandé à l’éditeur de ne pas employer le mot « massacre » au sujet des attaques amérindiennes du XIXe siècle contre les blancs. Globalement, les manuels visent à montrer que l’histoire américaine « n’est plus celle des grands hommes blancs ». Cela apparaît dans les manuels des deux États, quand ils évoquent par exemple les résistances à « la lutte pour les droits » des noirs. Des manuels californiens expliquent que les blancs du sud ont refusé que les afro-américains aient plus de droits, tandis que ceux du Texas indiquent que ce refus était lié au coût des réformes et donc des impôts. Selon le New York Times, les manuels du Texas oublieraient des pans entiers des discriminations (il est vrai que c’est aisé dans un pays où tout ou presque est devenu « discrimination »).
Le New York Times se préoccupe du genre et de la sexualité
Le quotidien note que « les manuels de Californie incluent une histoire qui n’est pas dans les éditions du Texas », ces derniers ne se préoccupant pas (drame !) de la question des identités de genre pour les Amérindiens. Le New York Times n’interroge pas ces théories, les tenant comme scientifiquement acquises. De plus, dans les manuels du Texas les LGBT ne sont évoqués que pour des événements récents… Les tenants de ce genre de théorie n’hésitant pas à pratiquer l’anachronisme et à vouloir penser le passé avec des critères dont ses habitants n’avaient pas la moindre idée, un peu comme l’immense majorité des humains aujourd’hui n’ont ni conscience ni cure de la théorie du genre, laquelle tient à la fois de l’idéologie et de la situation favorisée des pays développés.
Par contre, en Californie une loi « oblige les écoles à enseigner les contributions des Américains lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et handicapés » à l’histoire américaine, sans que l’association des « handicapés » aux autres catégories ne paraisse étonner le quotidien de la côte Est. Mieux encore : en Californie, des passages entiers sont consacrés aux familles de même sexe à l’époque de l’esclavage et à la chirurgie de modifications sexuelles qui aurait fortement existé dès les années 50.
L’immigration, sujet central
Dans les manuels californiens, le sujet est traité sur la base d’extraits d’un roman portant sur une famille dominicaine-américaine. Au Texas, ce sont les témoignages d’agents frontaliers qui sont mis en avant et étudiés. Les manuels de Californie insistent aussi chaque fois qu’une personne évoquée est un immigrant, ce qui aux États-Unis évidemment est assez fréquent. Cela concerne directement le présent puisque l’État a demandé à l’éditeur de proposer des parties évoquant les communautés de migrants spécifiques, japonais, mexicains… Concernant l’économie, pas de surprise, les manuels texans accentuent leurs explications sur la libre entreprise, avec des exemples comme Andrew Carnegie. Tandis que les manuels californiens font plutôt travailler sur les inégalités de richesse, l’importance du syndicalisme ou l’impact que les entreprises ont sur l’environnement. Même le New York Times le reconnaît : un manuel californien ressemble parfois à un tract de Bernie Sanders, il est vrai que le quotidien penche pour Joe Biden un autre candidat démocrate.
Camp du bien, camp du mal
Non sans finesse, tout dans cet article vise à montrer combien il y a un camp du progrès et du bien, du côté de la Californie, sauf si cela va trop loin, du côté de Sanders par exemple, et un camp réactionnaire ou du mal, au Texas. Le New York Times insiste sur les différences entre les manuels et sur le fait que ceux des texans donneraient à voir un monde dépassé, n’ayant toujours pas intégré les évolutions « positives » des démocrates mondialisés. Au fond, le but recherché est de montrer comment un Trump a été possible et, au-delà, pourquoi il est encore possible d’éviter un Trump bis. En somme, éduquons, rééduquons, il en restera quelque chose.
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