3400 journalistes ont répondu à cette enquête lancée par la Scam, société des auteurs multimédia. Les résultats viennent d’être publiés, et pour la profession, ils ne sont pas brillants.
« La Scam souhaite alerter non seulement la profession, les éditeurs, les producteurs, les diffuseurs et l’ensemble des employeurs des journalistes, mais également les pouvoirs publics de la détérioration des conditions d’exercice du métier de journaliste », souligne Lise Blanchet, vice-présidente de la Scam, dans son propos introductif.
62% des personnes ayant répondu à cette enquête sont salariés et 28% sont pigistes (37% dans la presse écrite). Un statut de plus en plus difficile à tenir, puisqu’il « transparait une réelle difficulté à se faire rémunérer en pige salariée pour une activité journalistique ». Désormais, les journalistes sont payés en droit d’auteur, ou facturent des prestations de communication, via une auto-entreprise. Pour les pigistes, il devient donc de plus en plus difficile d’obtenir ou de conserver une carte de presse.
Mais même salariés, pour les pigistes, « la situation est également tendue » : « précarité, isolement, absence de reconnaissance ». L’un d’entre eux témoigne : « le faible tarif au feuillet dans la plupart des titres de la presse nationale (80 € la page pour Les Inrocks, 60 € le feuillet à Marianne…). Impossible de bosser pour ces titres si on a un loyer à payer ». D’autres dénoncent « la réduction des formats des sujets : toujours autant d’enquête, mais pour écrire des papiers de moins en moins rémunérateur », ou encore l’absence de prise en charge des frais.
Au final, 30% des journalistes gagnent moins de 20 000 euros nets par an et 46% entre 20 000 et 40 000 euros. Résultat, « près d’un journaliste sur trois a recours à une activité extra-journalistique ».
En bref, « d’une manière générale, l’évolution du métier est jugée de façon très négative, avec un secteur en grande fragilité, des pratiques qui se détériorent, une perte de sens et une profession discréditée ».
Source : scam.fr