Après l’attentat contre un professeur de collège à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre, on a presque cru à une entente nationale autour de la liberté d’expression et de la lutte contre l’islamisme. La si belle unanimité s’est pourtant rapidement lézardée par médias interposés.
Mélenchon et le problème tchétchène
Le leader de la France insoumise était très offensif après l’attentat contre Samuel Patty, un professeur de collège des Yvelines. Le Télégramme nous informe le 19 octobre que « Mélenchon se décide à durcir le ton contre l’islamisme après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine ». Sur les réseaux sociaux, certains comme l’avocat et éditorialiste G.W. Goldnadel soulignent que la charge de Mélenchon contre « la communauté tchéchène en France » n’est pas étrangère au fait que les Tchéchènes ne font pas partie « de son aimable clientèle ». On pourrait ajouter que les enseignants sont effectivement plus proches de son cœur de cible électoral.
De nombreux esprits mesquins, comme Manuel Valls sur le Huffpost, ne ménagent pas leurs critiques contre les « islamo-gauchistes », sans les nommer ouvertement. Marianne a dans un article du 19 octobre l’outrecuidance de rappeler des prises de position et déclarations du leader de LFI qui jettent un jour nouveau sur le énième revirement de J.L. Mélenchon. Un politicien qui devrait connaitre les affres des tribunaux, une association de Tchéchènes appelant à porter plainte contre lui après ses propos sur le « problème » avec la communauté tchétchène, nous apprend 20 minutes.
La militante CGT bouffe du catho tradi
À Angers, un rassemblement en hommage au professeur décapité a été organisé le 19 octobre. On aurait pu s’attendre à ce que l’islamisme soit pointé du doigt après le sordide attentat. C’était sans compter sur l’intervention d’une militante de la CGT. Ouest-France nous apprend que « le temps du recueillement a déjà volé en éclat ». Valeurs actuelles est plus prolixe sur les déclarations qui ont suscité des réactions houleuses d’une partie des personnes présentes : « une syndicaliste de la CGT accuse “l’enseignement privé” catholique sous les huées ». C’est ce que l’on appelle avoir l’esprit d’à propos.
Dupont-Moretti et l’obsession des réseaux sociaux
Le nouveau ministre de la justice est rarement sur la même longueur d’onde que le ministre de l’intérieur. La polémique sur l’emploi du terme « ensauvagement » en est une illustration. Éric Dupont-Moretti semble avoir deux obsessions dans la période : les réseaux sociaux et l’extrême droite.
Le Parisien fait le 20 octobre sa une sur son souhait d’encadrer les réseaux sociaux. Le maitre des élégances s’indigne également de « la grande indécence d’une partie de la classe politique », nous apprend Le Figaro. Chacun aura compris que quand Dupont-Moretti commente un événement important, c’est du sérieux, mais que quand des femmes et des hommes politiques qui ne sont pas de son bord analysent les événements, critiquent le gouvernement et font des propositions, ils sont immanquablement en train de faire de la « récupération ».
Patrick Cohen aime les migrants, moins l’islamisme
Les courageux auditeurs de France inter ont subi pendant plusieurs années le militantisme pro migrants de Patrick Cohen sur les ondes de la radio affiliée à l’État français. Le journaliste n’avait pas de mots assez durs pour fustiger cette France qui trainait des pieds à accueillir des cohortes de musulmans au plus fort de la crise migratoire de 2015. Tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans pourrait-on rappeler à celui qui à l’occasion d’un édito sur France 5 nous apprend que « la guerre (contre l’islamisme NDLR) est déclarée ». Un édito salué par la toile, nous apprend Non stop people. Une « toile » un peu absente pour saluer le courage de ceux qui dénoncent parfois dans le vide depuis de nombreuses années l’islamisme qui gangrène la société française. La mémoire courte et la fin de l’emballement médiatique risquent malheureusement de nous faire oublier rapidement ce grand moment de réalisme.
Les ardeurs insoupçonnées de Gérald Darmanin
Le ministre de l’intérieur n’a également pas de mots assez durs et crus pour dénoncer l’islamisme. Comme Emmanuel Macron, il n’hésite plus à employer le mot d’islamisme et à parler de l’expulsion de clandestins fichés S, etc. Si l’on peut s’en réjouir, on peut aussi se demander pour quelle raison cela n’a pas été fait plus tôt et surtout de manière beaucoup plus massive. C’est un début et on revient de loin. À ce propos, un ancien leader du CCIF a la cruauté d’exhumer un article du quotidien La Voix du nord annonçant une réunion publique sur « l’islamophobie » à laquelle ont participé Gérald Darmanin et…le CCIF. Vous savez, ce concept que l’on ose maintenant qualifier de machine à disqualifier voire à criminaliser toute critique de l’islam et de l’islamisme. De son côté, Joaquim Veliocas, de l’Observatoire de l’islamisation, prédit sur Twitter que le ministre de l’intérieur ne se coltinera pas les Frères musulmans présents en France et nés à l’étranger. Un commentaire sans doute mesquin.
Médiapart et les assassins islamistes
Sur le blogue de Médiapart, « Hors les murs » se livre le 19 octobre à une longue critique du mode d’arrestation trop « sommaire » des assassins islamistes. Face à la bronca, l’auteur a remanié son article pour le « mettre en perspective ». Quelles que soient les arguties utilisées, il n’est pas certain qu’elles convainquent de nombreux français favorables à la peine de mort et qui ne reprocheront jamais à la police de ne prendre aucun risque avec des individus capables du pire…
Voir notre papier spécifique sur le sujet https://www.ojim.fr/assassinat-islamiste-mediapart-et-la-bande-de-plenel-toujours-pas-clairs/
France Culture et les cathos traditionnalistes, encore !
La radio affiliée à l’État français entend se démarquer de la mise en accusation de l’islamisme meurtrier. La rubrique « le journal des idées » illustre le 20 octobre un article sur l’assassinat de Samuel Patty et la résurgence de l’accusation de blasphème par… une photo d’une manifestation de catholiques traditionnalistes avec la banderole « non aux insultes à Jésus Christ ». Devant la bronca sur les réseaux sociaux, la photo est remplacée par un « je suis Samuel » beaucoup plus consensuel.
Faut-il comme Sud-Ouest rappeler la longue liste des attentats islamistes en France depuis 2015. Plus globalement, Ouest France nous informait en novembre 2019 que la France était le pays le plus touché par le terrorisme islamiste : 71 attentats, 317 morts. On attend que France Culture fasse le décompte des victimes des dangereux extrémistes chrétiens…
Les oui, mais… sont nombreux
Gaston Crémieux a fait sur Twitter un « thread » de 26 messages. Une belle collection de « oui, mais » après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. C’est un véritable festival :
« Tant que ce pays qui fut longtemps intelligent confondra liberté d’expression et droit au blasphème, il y aura sans cesse des morts atroces sur son territoire » affirme Arnaud Viviant.
Edwy Plenel est surtout très préoccupé par « l’extrême droite qui cherche à récupérer l’attentat ».
Le syndicat policier Synergie Officiers ironise sur les pensées attristées du « journaliste » communautariste Taha Bouhafs, en se demandant si celles-ci vont à la famille de la victime ou à la famille de l’auteur de l’attentat. Un tweet que ce dernier qualifie de « raciste ».
Pour « remettre l’église au milieu du village », si l’on ose dire, rien de mieux que de donner la parole à l’un des spécialistes de l’islamisme en France, Alexandre Del Valle, qui s’exprimait le 19 octobre sur Morandini Live sur CNews :
« Nos politiques sont RESPONSABLES en permettant l’immigration incontrôlée et les prêcheurs de haine. « Coupeurs de langues complices des coupeurs de têtes » : #SamuelPatty. À suivre hélas, à suivre…