Dans sa dernière édition, Le Nouvel Observateur consacrait sa une à trois personnages, Alain Soral, Dieudonné et Éric Zemmour, barrée du titre « La Haine ».
Suites aux polémiques que cette couverture a suscité, Renaud Dély, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire, a justifié son choix dans un éditorial. «On pouvait s’attendre à ce que ceux qui les prônent s’insurgent en tentant, comme toujours, de se victimiser au nom de la défense d’une prétendue “liberté d’expression” dont ils sont les fossoyeurs », commence-t-il.
Pour lui, Soral, Dieudonné et Zemmour ont un point commun : « ces trois individus ont été condamnés par la justice française pour incitation ou provocation à la haine raciale », et « chacun cherche à dresser au sein de notre pays une communauté contre une autre ».
Ainsi, pendant que l’écrivain Alain Soral et l’humoriste Dieudonné tireraient les ficelles de l’antisémitisme en France, « Éric Zemmour s’applique, de son côté, dans d’innombrables écrits ou prises de paroles médiatiques, à attiser une autre forme de haine au sein d’une autre communauté, celle de ceux qu’il appelle “les petits Blancs” ou les “Français de souche”. Il s’agit de la haine des immigrés en général, et des musulmans en particulier ».
« La communautarisation des haines que ces trois-là, parmi d’autres, attisent est un grave péril qui menace aujourd’hui la France », conclut M. Dély, qui n’hésite pas à employer les grands mots. Ainsi ce trio de polémistes serait le mal du siècle, menaçant à tout instant de faire basculer la République dans les ténèbres…
En novembre 2012, Renaud Dély avait critiqué la une choc de L’Express sur l’immigration. Ce dernier avait estimé qu’il ne fallait pas chercher à copier la presse trash, au risque de « nuire à la crédibilité du titre » tout en attisant « les mauvaises passions du pays »… La leçon semble avoir été bien vite oubliée.