Nous avons longuement relaté les épisodes du procès de Julian Assange. Vous en trouverez les conclusions partielles et des résumés des audiences dans notre article du 1er décembre 2019. Dans un premier temps Assange ne sera pas extradé vers les États-Unis, une demie victoire pour le journaliste et ses avocats.
Wikileaks, une affaire qui remonte à 2010
Dans son portrait, vous lirez les principaux attendus de l’affaire ; Assange était accusé d’avoir mis en danger des membres des services secrets américains en publiant des documents confidentiels classifiés dans le cadre de l’affaire Wikileaks. Il était aussi accusé de piratage informatique et les autorités américaines réclamaient son extradition. Il risquait alors 175 ans de prison dans un établissement de haute sécurité. Une mort lente avec mise au secret.
Son état de santé en cause
De nombreux experts ont souligné la dépression profonde dont souffre Assange après l’acharnement dont il a été victime des autorités américaines et britanniques. Sept ans (sept ans !) enfermé dans une chambre exigüe à l’ambassade d’Équateur à Londres, plus de 18 mois dans une prison spéciale anglaise.
Les risques de suicide ont été retenus par la juge Vanessa Baraitser dans son exposé. Les conditions extrêmement dures – sans contact avec ses proches et à l’isolement – d’une possible détention aux États-Unis ont été jugées incompatibles avec l’extradition.
Mais une demie victoire seulement
Sur le fond, la juge a écarté tous les arguments de la défense en faveur de la liberté d’expression et de la liberté de la presse ; elle a estimé qu’Assange était allé au-delà de son devoir de journaliste et que ses droits – si son état de santé le permettait – seraient respectés en cas de jugement aux États-Unis. Si les avocats d’Assange se sont déclarés « très satisfaits », leur souhait de voir les autorités américaines renoncer aux poursuites a très peu de chances d’aboutir. L’accusation a déjà déclaré vouloir faire appel et si certains espèrent une amnistie de Joe Biden, les déclarations de ce dernier en 2010 qualifiant Assange de « terroriste » n’incitent pas à l’optimisme.
On pourrait imaginer que si l’état de santé d’Assange s’améliore, la justice anglaise puisse accorder l’extradition dans un deuxième temp. Entretemps, les avocats d’Assange ont demandé une libération sous caution de leur client. Par ailleurs, on ne peut tout à fait exclure qu’Assange meure un jour dans sa prison anglaise ou au centre de santé rattaché à sa prison