[Rediffusions estivales 2017 – article publié initialement le 23/05/2017]
Le 19 mai 2017, des militants tentent de mobiliser les lycées français pour la Journée de la jupe. Une opération médiatisée afin de lutter contre les discriminations bien réelles dont sont victimes nombre de femmes en France. Ce même jour, des discriminations sexistes apparaissent au grand jour grâce au Parisien : des femmes sont victimes de violences et de harcèlement, mais c’est en plein Paris. Dans le 10e et 18e arrondissement, quartier Pajol-La Chapelle.
Après Cologne en 2016, les médias officiels français ont eu du mal à rendre compte de centaines d’agressions sexuelles, au motif qu’elles étaient le fait de migrants. Difficile de considérer les victimes par nature de la doxa dominante comme des délinquants sexuels. Au sujet du quartier Pajol-La Chapelle, après les révélations du Parisien le 19 mai 2017 sur le sexisme dont les femmes sont victimes en plein cœur de Paris, les médias ont-ils réagi de la même façon qu’à Cologne en 2016 ? Ou bien ont-ils été capables d’ouvrir les yeux ? Revue de presse.
Le Parisien ouvre le bal
Dans son édition du 19 mai 2017, le quotidien attire l’attention sur le développement du sexisme à l’encontre des femmes. À Paris. Un sexisme qui n’a rien à voir avec la situation des femmes des milieux ouvriers d’autrefois, quoi qu’en pense un Benoît Hamon. En décembre 2016, celui-ci comparait l’exclusion des femmes des cafés tenus par des immigrés musulmans en banlieue parisienne avec une prétendue exclusion des femmes des cafés ouvriers du 19e siècle. L’ex candidat socialiste, pulvérisé lors des récentes élections, n’avait pas lu Zola. Une faute de goût. Le Parisien du 19 mai 2017 met le focus sur la réalité : « Ce sont plusieurs centaines de mètres carrés de bitume abandonnés aux seuls hommes, et où les femmes n’ont plus droit de cité. Cafés, bars et restaurants leur sont interdits. Comme les trottoirs, la station de métro et les squares. Depuis plus d’un an, le quartier Chapelle-Pajol, à Paris (Xe- XVIIIe), a totalement changé de physionomie : des groupes de dizaines d’hommes seuls, vendeurs à la sauvette, dealeurs, migrants et passeurs, tiennent les rues, harcelant les femmes ». La raison : en un an « le quartier Chapelle-Pajol a entièrement changé de physionomie ». Ce que tout habitant du quartier remarquera sans peine. Situation palpable aussi dans les petites villes de province. Des femmes témoignent, certaines habitent le quartier depuis 30 ans : injures, réflexions sur les tenues vestimentaires, harcèlement à caractère sexuel… Elles changent d’itinéraire, ou même rechignent à sortir de chez elles « À l’image de cette vieille dame de 80 ans, agressée sexuellement alors qu’elle rentrait dans son immeuble, et désormais retranchée dans son appartement ». Les images sont presque incroyables, au cœur de la République. Les bobos « multicultis », ayant voté sans cesse pour des politiques conduisant à cette réalité, s’organisent maintenant en associations « S.O.S ». À Paris. Conséquence des politiques migratoires actuelles. Qu’en pense Anne Hidalgo, maire de Paris promouvant en permanence et financièrement une idéologie multiculturelle obsessionnelle, celle-là même qui pousse au déni du réel ? Ses tweets annoncent des mesures à venir « contre les discriminations envers les femmes ». Aucune référence à l’origine ethnique des agresseurs. Le préfet de police ? « Le renforcement de la présence policière sur la voie publique, initié il y a déjà plusieurs mois pour lutter contre toutes les formes de délinquance constatée, a donné de bons résultats : 10 opérations spéciales ont lieu de façon hebdomadaire depuis janvier 2017 et ont permis l’éviction de 27.000 personnes et l’interpellation de 1161 individus. Cet effort sera poursuivi avec la plus grande détermination et sera prioritairement axé sur le secteur Pajol afin de faire cesser ces actes de discrimination inadmissibles à l’égard des femmes ». Comment les habitants du quartier ne seraient-ils pas inquiets devant de tels chiffres ? D’où la mise en œuvre d’une pétition intitulée « Les femmes, une espèce en voie de disparition au cœur de Paris ».
La situation est bien évoquée dans les médias, mais…
La leçon du déni de réalité observé à l’époque des agressions de Cologne a‑t-elle été tirée ? Francetv info relaie l’information mais cite un extrait du communiqué de la ville et de la préfecture de Paris évoquant un « sentiment » d’insécurité et non l’insécurité réelle dont font part les habitantes harcelées au quotidien. La chaîne donne la parole au maire PS du 18e : « Il y a une difficulté pour les femmes, mais aussi pour les hommes, à circuler sur cette place, c’est indéniable. Et que des femmes soient agressées, je l’ai constaté. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le cœur du sujet ». On comprend mieux pourquoi les femmes du quartier sont terrorisées. Ce même matin du 19 mai, CNews se fait l’écho d’un appel à manifester contre la situation tandis qu’Adeline François, sur RTL, dans sa revue de presse, constate que les femmes n’ont « plus droit de cité » dans le quartier Pajol. La journaliste parle d’une situation effarante : « dealer, migrants, passeurs » tiennent la rue. Europe 1 évoque « un climat de danger pour les femmes ». Le Figaro du 20 mai indique que la pétition atteint plus de 2500 signataires du quartier en quelques heures. Témoignage : « Après 17 heures, ça devient une zone de non-droit. Entre les vendeurs à la sauvette, les pickpockets, les migrants et la salle de shoot pas loin, notre quartier n’est plus vivable ». Les homosexuels rasent les murs et la jupe courte devient source de dangers. BFM donne la parole à une femme à qui est reproché de ne pas porter le voile. Le 20 mai, Le Parisien en rajoute une couche. Témoignage : « Dès 16 heures, des dizaines d’hommes de 15 à 22 ans squattent mon hall d’immeuble pour dealer et je dois baisser les yeux : c’est devenu invivable ». Un des correspondants de l’OJIM en province indique qu’il en va de même dans le centre de nombre de villes moyennes. À la date du 20 mai, des quotidiens comme Le Monde ou La Croix font silence sur ce sujet. Le quotidien catholique de gauche préfère titrer sur les « dangers » du populisme en Pologne. Cachez ce réel que nous ne saurions voir. Pour l’heure, les parisiens ne semblent pas faire le lien entre les politiques migratoires gouvernementales et la dégradation de leur vie quotidienne, ayant décidé de voter à 90 % pour Emmanuel Macron, candidat de l’idéologie multiculturelle. Et nous n’avons plus guère de nouvelles de « Théo » ou de « Meklat ».
Le naturel revient vite au galop
Ce 19 mai 2017, la Palme d’or du festival des migrants de Pajol revient à Libération. Pour le quotidien, la polémique au sujet des agressions vise à caricaturer un quartier « populaire et métissé ». Autrement dit, l’affaire est avant tout discriminatoire, voir raciste, envers les migrants. Évoquant l’affaire du bar de Sevran, et la contre-enquête forcément qualitative du Bondy blog, le journal de Boboland considère qu’il s’agit d’une manipulation utilisant le féminisme à des fins racistes, même si les témoins cités à l’appui de cette thèse ne nient pas « les agressions à caractère sexuel ». Ni le journaliste ni le témoin ne paraissent voir le caractère extraordinaire de la banalisation de ces agressions qui, en effet, ne peuvent plus être niées. À Paris, comme partout en France. Le 20 mai, RTL met le focus sur une interprétation du même type, donnant la parole aux militants gauchistes des associations d’aide aux migrants, militants qui souvent n’habitent pas le quartier. Une manifestante dénonce le « racisme » et la « volonté d’expulser les migrants ». Il en va de même sur LCI le 21 mai 2017. Pour nier la réalité, une contre-enquête. Une femme seule munie d’une caméra cachée est envoyée en promenade dans le quartier. Il n’y a pas de femmes dans les bars en effet, sauf une vieille dame venue jouer mais la journaliste en mission ne voit pas « d’interdiction ». Il n’y aurait pas plus de femmes dans les cafés des autres quartiers de Paris à cette heure de la journée, pense-t-elle. Les habitués des cafés parisiens, dont l’auteur de cette revue de presse, apprécieront. Bien sûr, il y a des incivilités mais « ce n’est pas un problème d’immigration, c’est un problème d’accueil des migrants ». Racisme, manipulation, exagération, culpabilisation de victimes, la version officielle multiculturelle revient vite en scène. Paris, comme Cologne. Déni de réalité et agressions sexuelles mais continuité de l’accueil : jusqu’à quel drame ? Le 21 mai 2017, France Inter n’avait pas encore évoqué la situation des femmes dans les rues de l’Est parisien, centrant ses informations sur le Festival de Cannes et le « bonheur d’être minoritaire chez soi », selon Éva Bettan. La journaliste ne doit pas habiter quartier Pajol.