CMI ? Le Consortium des Mines Italiennes ? Le Conseil Ministériel de l’Investissement ? Non, il s’agit du Czech Media Investment de Daniel Křetínský qui pas à pas se construit un empire dans les médias avec l’aide du réseau de Denis Olivennes, omniprésent.
CMI, de Marianne à Franc-Tireur
Si Křetínský s’est fait rouler quand il a investi dans Le Monde, malgré les promesses de Matthieu Pigasse ne rachetant qu’une part très minoritaire des actions du Monde Libre, il s’est rattrapé du côté de la presse magazine, avec Elle, France Dimanche, Ici Paris, Télé 7 jours et en particulier Marianne qui connaît un beau développement depuis que Natacha Polony a repris la direction.
Alors que Marianne a une ligne populiste de gauche, il a depuis lancé Franc-Tireur à fonds perdus, pour soutenir le président sortant et équilibrer politiquement ses investissements médiatiques.
Voir aussi : Franc-Tireur : quatre mousquetaires et une porte-rapière
De Franc-Tireur à Libération
Si Franc-Tireur est plutôt anti woke, alors que Libération est inclusif/vegan/LGBT++/néoféministe et plus si affinités, ils partagent sur le fond les mêmes intérêts et la même ligne : la mondialisation heureuse, l’immigration/chance pour la France et pour l’Europe, les dividendes du CAC 40 c’est sympa mais les PME racistes c’est vilain, l’insécurité est un fantasme populiste et raciste, etc. Nous simplifions un peu je vous l’accorde, mais pas tant que ça.
Au bout du bout, aucune surprise que Daniel Křetínský vole au secours de Libération en injectant des « prêts » de 14M€ dont on imagine bien qu’ils ne seront jamais remboursés, ils sont du même côté, le cache-sexe libertaire couvre avec décence la touffe financière libérale et la justifie. À la manœuvre, l’insubmersible Denis Olivennes, dont nous citions quelques avis sur son parcours :
« Il a adopté la tactique dite du nénuphar, commente un grand patron. Telle la grenouille qui saute de plante en plante. Et il se barre juste avant l’échec, juste avant que cela ne se voie. Canal+, PPR, Air France, la Fnac, la grenouille a beaucoup sauté et n’a pas franchement marqué les mémoires. ”De lui, on ne se souvient de rien, aucune trace, sauf ses incroyables indemnités de départ”.
Gageons qu’Olivennes saura rebondir sur un autre nénuphar si nécessaire, le nénuphar tchèque, engraissé au charbon et au gaz à effet de serre, semble assez plantureux pour durer.
Voir aussi : Denis Olivennes, portrait