Première diffusion le 27/10/2021
La charte de Munich adoptée en novembre 1971 par la Fédération européenne des journalistes précise la déontologie de la profession, en dix devoirs et cinq droits. Cinq journalistes viennent pourtant de publier une tribune sur le blog Médiapart “Journalistes pas complices” où ils annoncent gentiment s’assoir sur ses principes, tribune à laquelle ont répondu plusieurs dizaines de leurs confrères.
Munich, son opéra, sa bière, sa charte
La charte précise dix devoirs, parmi lesquels :
- Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
- Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
- S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
- Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste.
Voir aussi : Tribune libre : Mediapart, ballade entre Al Qaïda et la CIA
Les principes des signataires de cette tribune
Sous le titre affriolant « Journalistes, nous ne serons pas complices de la haine » et sous la plume de Elsa Gambin (Télérama, Vice, Slate, etc…), Julie Chansel (Médiapart, entre autres), Gaspard Glanz (Taranis News), Laure Dasinieres (Slate, Têtu entre autres), Martin Clavey (soundofscience.fr), nous pouvons lire :
« Nous, journalistes respectueux-ses des valeurs démocratiques, considérons qu’il n’y a pas à débattre avec les personnes prônant des idées fascistes, racistes, xénophobes, sexistes, homophobes et négationnistes mais seulement à les combattre et/ou les invisibiliser. En ces temps de campagne présidentielle qui véhiculent toujours plus d’idées nauséabondes et contraires au respect des droits humains, nous, journalistes socialement engagé-es pour la défense de ces droits fondamentaux, nous désolidarisons des grand-es patron-nes de médias, directeurs et directrices de rédaction, animateurs et animatrices, chroniqueur-ses, confrères et consœurs qui tendent avec jubilation micros et caméras à des personnalités publiques vomissant leur haine de l’autre. Personnalités dont l’une a déjà été condamnée par la justice pour provocation à la haine raciale ».
Êtes-vous pour l’amour ou pour la haine ? Je suis pour l’amour mon bon Monsieur. Êtes-vous pour la maladie et la mort ou pour la bonne santé ? Je suis pour la bonne santé mon bon Monsieur. Une déclaration contre la haine ne coûte rien et donne bonne conscience. Bonne conscience pour quoi faire ? Pour « invisibiliser » les méchants, autrement dit se transformer en comité de censure, une évolution récente du métier de journaliste. L’influence de la plupart des écoles de journalisme, véritables officines de bourrage de crâne pour certaines, se fait ici sentir. Au moins le bon public est-il prévenu.
Voir aussi : FranceInfo, Arte et Désintox en été, le militantisme en guise d’information
Quelques signataires
Nous n’allons pas vous infliger la liste complète des signataires (que vous trouverez en lien plus loin), mais remarquons parmi d’autres :
- Déjà cité plus haut, Gaspard Glanz, faux journaliste mais vrai black bloc.
- Son homologue Élie Guckert.
- Sylvain Chazot (ex Lab d’Europe 1)
- Plusieurs journalistes de Télérama. Voir notre article quand Télérama s’insurge contre le pluralisme des opinions et celui sur la chasse à l’homme dans le magazine.
- Deux journalistes de La Marseillaise (communiste), journal repris par la mairie communiste de Martigues.
- Le rédacteur en chef (et un journaliste) de StreetPress, entreprise de formatage idéologique, alias le kebab des médias.
Plus quelques dizaines de censeurs en poste ou de candidats censeurs… La liste complète est ici.
Voir aussi : Fdesouche et l’affaire du “fichier” : entretien avec Pierre Sautarel