Dimanche au soir du premier tour des élections départementales, les téléspectateurs qui zappaient sur les différentes chaînes ont eu affaire à un curieux phénomène.
En effet, dès 20h, aucune des chaînes retransmettant les résultats prévisionnels en direct n’a donné les même chiffres… Ainsi, par exemple, sur i>Télé, l’UMP-UDI-MODEM était donné à 29,2 %, le FN à 26,30 % et le PS à 21,40 %. Au même instant sur BFMTV, l’UMP-UDI était à 31 %, le FN à 24,5 % et le PS et ses alliés à 19,7 %…
De quoi perdre le nord… Que s’est-il passé ? Tout d’abord, à 20h00, les différents instituts de sondage donnaient tous des résultats plus ou moins différents. Mais surtout, les élections départementales étant locales, elles s’avèrent assez complexes à traduire au niveau national.caret
Ainsi, en fonction des alliances que les partis ont scellées au niveau local, les résultats varient. « Certains agrègent les divers droite à l’UMP-UDI, d’autres non. Certains ajoutent les votes divers gauche au PS, d’autres non », note Le Lab d’Europe 1. Chacune des chaînes a donc pu voir midi à sa porte et faire une tambouille à sa sauce.
Pour Le Scan du Figaro, « le décompte “bloc de gauche” contre “bloc de droite” est la méthode employée par Manuel Valls à l’annonce des résultats ». Employé notamment par TF1 et France 2, ce comptage permet objectivement de grossir le score du PS, associé à tout un « bloc de gauche » qui n’existait pas. « Lors de ces élections départementales, le PS n’est en effet allié avec le Front de gauche ou EELV que dans un nombre très réduit de cantons », note Le Figaro.
Mais aussi, et surtout, il permet de minimiser le score du Front National. Celui-ci faisant réellement cavalier seul sur tout le territoire est le parti qui a réuni le plus d’électeurs selon les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur. Quant à savoir pourquoi ce fait n’est pas ou peu abordé à la fois par les politiques comme par les médias, c’est une autre histoire…