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La députée LR Brigitte Kuster veut interdire la publication de l’identité des terroristes dans les médias

1 janvier 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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La députée LR Brigitte Kuster veut interdire la publication de l’identité des terroristes dans les médias

Temps de lecture : 3 minutes

[Red­if­fu­sion – arti­cle pub­lié ini­tiale­ment le 10/10/2017]

À chaque nouvel attentat, le débat est relancé : faut-il publier les nom, prénom et photo des terroristes dans les médias ? La députée Les Républicains Brigitte Kuster a déposé une proposition de loi dans ce sens. Respect de l’anonymat, refus de glorifier les jihadistes ou simple « padamalgamisme » compulsif, toutes les raisons sont bonnes pour masquer la vérité au public.

En ce sens, la députée Les Répub­li­cains Brigitte Kuster a déposé, le 27 sep­tem­bre 2017, une propo­si­tion de loi visant à inter­dire la dif­fu­sion du nom de famille et des images des ter­ror­istes dans les médias. Avec quelques autres de ses con­frères, la député se demande si la dif­fu­sion de ces infor­ma­tions ne risque pas « d’octroyer à l’assassin une gloire posthume auprès de per­son­nes rad­i­cal­isées et en quête de mod­èles ».

Aus­si, celle-ci s’in­ter­roge sur l’in­térêt que cela représente pour le pub­lic, ain­si que sur la sur­ex­po­si­tion de l’au­teur de l’at­ten­tat par rap­port aux vic­times. Citant le juge antiter­ror­iste David Beni­chou, Mme Kuster estime que « les médias sont l’oxygène du ter­ror­isme ».

Ain­si, pour éviter que la télévi­sion et la presse ne demeurent une « caisse de réso­nance de la bar­barie », la député souhaite ren­dre les ter­ror­istes anonymes, « sans pour autant entraver le tra­vail d’investigation des jour­nal­istes ».

Il existe déjà, à l’heure actuelle, quelques lim­ites. En juil­let 2016, le CSA avait pré­con­isé « une vig­i­lance par­ti­c­ulière dans le traite­ment des sujets relat­ifs à la per­son­nal­ité ou au par­cours des auteurs de ces actes ». Dans le droit aus­si, la loi du 29 juil­let 1881 sur la lib­erté de la presse sanc­tionne la dif­fu­sion d’informations per­me­t­tant l’identification de cer­tains indi­vidus, comme un mineur sui­cidé ou ayant quit­té ses par­ents, ou encore de pho­togra­phies mon­trant une per­son­ne menot­tée ou entravée n’ayant pas fait l’objet d’un juge­ment de condamnation.

C’est juste­ment dans le cadre de cette loi que Brigitte Kuster compte agir en ajoutant, après l’ar­ti­cle 39 : « Sauf avis de recherche du min­istère de l’intérieur, est puni de 15 000 euros d’amende le fait de dif­fuser, de quelque manière que ce soit, le nom de famille et l’image des per­son­nes physiques pour­suiv­ies pour un acte de ter­ror­isme ou ayant été jugées coupables d’un acte de terrorisme. »

Ce genre de pra­tique, con­sis­tant à cacher l’i­den­tité des auteurs, est pour­tant déjà mon­naie courante dans la presse lorsqu’il est ques­tion de délin­quance. Bien sou­vent, les prénoms sont changés, et la plu­part du temps fran­cisés pour ne pas créer de « dis­crim­i­na­tion ». À l’avenir, si la députée LR est enten­due, il devrait en être de même pour les atten­tats, tous pour­tant com­mis par des per­son­nes issues de l’im­mi­gra­tion, ce qui est loin d’être une infor­ma­tion anecdotique.

Reste à savoir si la démarche de Mme Kuster part réelle­ment d’une volon­té de ne pas glo­ri­fi­er les jihadistes… ou si le poli­tique­ment cor­rect, véri­ta­ble « Madame Anas­tasie » du XXIe siè­cle, y est pour quelque chose.

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