Le paysage médiatique allemand est en crise. Après le dépôt de bilan du quotidien Frankfurter Rundschau, de l’agence de presse dapd, et la mort annoncée du Financial Times Deutschland, c’est au tour de Der Spiegel de faire part de ses difficultés.
Dans un entretien accordé au Süddeutsche Zeitung ce jeudi, le directeur exécutif du plus grand hebdomadaire allemand, Ove Saffe, a déclaré que son « chiffre d’affaires global va baisser cette année de 6%, à 307 millions d’euros, son niveau de 2003 ». Aussi, « Der Spiegel a perdu environ 10% de recettes publicitaires, et même les recettes de distribution pourraient être en baisse pour la première fois depuis de nombreuses années ». « Nous devons économiser et adapter notre structure de coûts » a‑t-il annoncé, affirmant que cela ne se ferait pas au détriment de la qualité du titre.
Ove Saffe a aussi voulu insister sur la supériorité de son quotidien sur la concurrence, pour ne rien perde de son prestige : « Les salariés du groupe Spiegel bénéficient de conditions de travail particulièrement bonnes, avec des services, des prestations sociales élevées et un salaire supérieur à la moyenne. C’est justifié puisque ce que nous produisons est aussi supérieur à la moyenne. Pour autant, des économies sont possibles dans tous les secteurs. » Si le numérique se porte bien, cela « ne compensera pas les pertes dans notre cœur de métier à moyen-terme », a‑t-il regretté. Ainsi, des suppressions de postes n’ont-elles pas été écartées par le directeur de l’hebdomadaire.
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