C’est dans une ambiance tendue que le tribunal de commerce de Nice (Alpes-Maritimes) a attribué, vendredi 7 novembre, le quotidien régional à un groupe de salariés porteurs d’un projet de reprise sous forme de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif).
En effet, des CRS avaient été déployés à la sortie du tribunal afin de réprimer tout éventuel mouvement de mécontentement de la part des salariés de Nice-Matin regroupés dans l’attente de la décision. Des salariés qui ont d’ailleurs vu dans cette présence policière un mauvais présage avant de laisser éclater leur joie à l’annonce du choix du tribunal.
Trois projets de reprise étaient en effet en concurrence. La SCIC des salariés était porteuse de celui qui préservait le plus grand nombre d’emplois, plus de 85% des postes étant sauvegardés. Dans un contexte de grande précarisation de l’emploi, cet argument a certainement largement pesé dans la décision des juges.
Mais la SCIC a également bénéficié de l’apport d’un allié, Bernard Tapie, qui apporte 8 des 14 millions d’euros de financements rassemblés par les salariés. L’homme d’affaires controversé est déjà l’actionnaire principal du quotidien voisin La Provence. En échange de ce soutien, Bernard Tapie va prendre le contrôle du quotidien insulaire Corse-Matin. Par ailleurs, c’est l’un de ses proches, Robert Namias, qui devrait être placé à la tête du nouveau directoire de Nice-Matin. Le coup de pouce de Bernard Tapie au « projet social d’intérêt général » défendu par les salariés du titre est donc très loin d’être désintéressé.
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