La campagne présidentielle est l’occasion d’un afflux massif de contenus parmi lesquels se glissent des rumeurs et des fausses informations. Une donnée amplifiée avec le développement des réseaux sociaux. Dans ce contexte, nous vous avions fait part de l’initiative de l’AFP avec Google pour contrer la « désinfox ». Cette initiative a trouvé un ambassadeur de choix en la personne de Jean-Pierre Foucault !
Des vidéos pour apprendre à traiter l’information
C’est à travers une série de petites vidéos postées sur YouTube que l’AFP fait la promotion de « désinfox ». Ces formats courts, didactiques et un peu ridicules n’ont pas connu une grande viralité sur la plateforme de vidéos : en trois jours la plus regardée comptabilisait à peine plus de 1000 vues… La diffusion de ces contenus n’est cependant pas complètement sans intérêt. Dans une première vidéo, le chevalier servant de l’AFP propose trois réflexes pour ne pas se faire tromper par une fausse information :
- se demander d’où vient l’information. Un bon réflexe évidemment. En revanche, une confiance aveugle est ici donnée à la certification par les réseaux sociaux via des « médias indépendants »
- en cas d’absence de sources, effectuer des recherches sur le sujet
- concernant les hommes politiques, qui assènent des informations souvent ni fausses ni vraies mais à intégrer dans un contexte précis, l’AFP propose de croiser les informations et de se faire sa propre opinion.
Enfin, il conclut par une affirmation non dénuée de sens : bien s’informer prend du temps. Globalement, la méthode proposée apparaît assez fondée et relève plutôt du bon sens.
Le troisième âge et la guerre de l’image
Pendant la période présidentielle, des médias qualifiés d’indépendants « unissent leurs force » dans une « coalition » nommée « objectif désinfox ». Cette coalition ne se cache pas, elle vise à éviter la diffusion massive de fausses informations et plus particulièrement sur les premières victimes de celles-ci : les plus âgés. Les plus de 65 ans seraient ainsi les plus perméables aux fausses informations, une information qui provient d’ailleurs d’une étude américaine sur l’élection de 2016 et qu’il faudrait prendre avec des pincettes pour éviter de tomber dans la désinformation. Il est en effet délicat de prêter une foi absolue dans une étude dépendant d’une sociologie différente, d’une population singulièrement distincte de celles du territoire dans laquelle elle est utilisée. Quoiqu’il en soit, le thème fait l’objet d’une vidéo spécifique sur les séniors, un électorat convoité. Le choix de Jean-Pierre Foucault pour ces contenus semble par ailleurs visé ce public. Bien conservé, la star de la télévision a tout de même 74 ans !
Enfin la question des images trompeuses est évoquée : un sujet intéressant et plutôt bien traité ici, même si encore une fois il s’agit de servir la soupe à la majorité en l’occurrence au porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Les exemples de désinformations et même de constructions de l’information lors de la guerre Yougoslavie aurait ici été pertinent et permettrait d’envisager plus sereinement l’afflux d’informations en provenance de la guerre en Ukraine.
Désinfox, une coalition bienpensante
La liste des médias participant à la « coalition désinfox » est disponible en ligne. Nous avions évoqué 17 médias, ils sont finalement 23 à participer à cette croisade informationnelle.
Il s’agit des médias suivants :
20 Minutes, AFP, Arte, BFMTV, Euronews, Fact & Furious, FactoScope, France24, Konbini, LCI, M6, Mediacités, Phosphore, Rue89 Bordeaux, Rue89 Strasbourg, RFI, Radio France Maghreb 2, RMC, RTL, TF1, TV5 Monde, Mon Quotidien et l’ACTU.
La « coalition » reflète ainsi une pluralité vraiment très relative et le caractère « indépendant » de ces médias peut être critiqué en regard de leurs modes de financement : publics et donc dépendants du pouvoir politique pour les uns ou privés et donc dépendants de sociétés pour les autres…