Point de vue, ex Point de vue Images du monde, le magazine people des têtes couronnées, devait fêter ses 75 ans en 2020. Un âge respectable, mais on sait que le Covid touche surtout les personnes âgées et le magazine pourrait être une victime supplémentaire parmi les nombreux titres de la presse écrite touchés par des restrictions.
Royalement vôtre
C’est le titre bien choisi de la société éditrice du journal après le rachat au groupe Altice de Patrick Drahi en 2018. Et avec du beau monde, Adélaïde de Clermont-Tonnerre la présidente et directrice de la publication, Stéphane Bern pour l’histoire souriante et sur le plan financier, Artémis la holding financière de François Pinault (de très nombreux vignobles, Courrèges, les croisières de luxe Ponant et surtout via Kering, Gucci, Yves Saint Laurent et Boucheron). Artémis contrôle également 100% de l’hebdomadaire Le Point.
Presstalis+Covid = crise
Le journal n’est paru que par intermittence au printemps 2020, reparaissant normalement par la suite. Les soubresauts de Presstalis ont déséquilibré un journal qui dépendait très largement de ses ventes en kiosque et était peu acheté sous sa forme digitale. La présidente et directrice de publication annonçait dans un communiqué que Presstalis devait de l’ordre de 3M€ à sa société. Pire, la mise en vente de nouveaux numéros augmente le risque d’impayés La diffusion de l’hebdomadaire approchait les 200.000 exemplaires en 2019, avec une bonne part à l’étranger où le titre est très connu.
Le groupe emploie 80 personnes et souhaite maintenant se tirer des griffes de Presstalis sans doute pour rejoindre le concurrent MLP, pour autant que l’administrateur judiciaire l’autorise. Malgré un goût que l’on peut deviner pour les mondanités couronnées, François Pinault n’a pas l’air pour le moment de vouloir remettre de l’argent dans l’affaire, il suffirait pourtant d’1 ou 2 % des bénéfices de Gucci pour que les fans des rois et reines retrouvent le sourire. Après Grazia, Point de vue est le deuxième magazine en difficulté, mais ils risquent d’être les premiers d’une douloureuse série.