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Dieudonné, internet et les médias

2 janvier 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Dieudonné, internet et les médias

Temps de lecture : 3 minutes

Dans un entretien accordé au site belge Femmes de chambre, l’humoriste Dieudonné s’est exprimé à propos des médias, en pleine polémique autour de ses spectacles et du geste de la « quenelle ».

Dans un « Com­plé­ment d’enquête », France 2 dif­fu­sait récem­ment un extrait du dernier spec­ta­cle de Dieudon­né. Dans cet extrait, on entendait l’humoriste regret­ter à demi-mot « les cham­bres à gaz » pour le cas du jour­nal­iste Patrick Cohen – qui avait, il y a quelques mois, placé Dieudon­né sur sa « liste noire » en le qual­i­fi­ant, par­mi d’autres, de « cerveau malade ».

Un pas­sage, bien qu’humoristique, qui a déclenché une vive polémique dans les médias jusque dans la sphère poli­tique. Le min­istre de l’Intérieur, Manuel Valls, envis­age même de faire inter­dire les spec­ta­cles de Dieudon­né pour « trou­ble à l’ordre pub­lic ». À l’image des pro­pos d’Alain Jakubow­icz, qui esti­mait, à pro­pos de Dieudon­né, que « de toute façon, les médias l’ont con­damné : la jus­tice devra suiv­re ! », l’humoriste con­state que « la pres­sion qui est mise sur les mag­is­trats est énorme ».

C’est dans ce con­texte que l’humoriste s’exprime par le biais d’internet. Tout d’abord, il rap­pelle le car­ac­tère illé­gal de la dif­fu­sion de l’extrait de son spec­ta­cle : « L’extrait de France 2 sur lequel se base cette his­toire est fraud­uleux. L’objet du « délit » est un vol revendiqué d’images auquel ils font dire ce qu’ils veu­lent. J’ai con­fié l’affaire à mes avo­cats et ne vois pas com­ment je pour­rais être con­damné pour ça. »

« Non seule­ment ces médias de l’ancien sys­tème s’effondrent mais en plus, ils sont fiers de leurs méth­odes de voy­ous. Si je fai­sais la moitié du quart de ce que fait France 2 en volant des images, j’aurais déjà le par­quet de Paris sur le dos ! », ajoute-t-il. Depuis quelques temps, ce dernier n’accorde plus aucun entre­tien aux médias tra­di­tion­nels. Il estime n’avoir « plus aucun intérêt à les aider dans leur entre­prise. Mes salles de spec­ta­cle sont pleines ; je com­mu­nique avec des mil­lions de per­son­nes grâce à d’autres réseaux. Pour moi, ils n’existent plus : je n’ai aucune rai­son de col­la­bor­er avec eux. Donc, quand ils vien­nent me voir, ils passent au guichet comme les autres. »

Le trublion con­tin­ue, par ses pro­pres moyens, son petit bon­homme de chemin. Et ce dernier estime pou­voir large­ment se pass­er du sys­tème médi­a­tique pour assur­er sa pro­mo­tion et com­mu­ni­quer. « Il y a quelques années mes vidéos postées sur Youtube fai­saient 100 000 ou 200 000 vues ; aujourd’hui, on dépasse le mil­lion voire plus de deux mil­lions. En ter­mes de vis­i­bil­ité, je dépasse donc cer­taines émis­sions du ser­vice pub­lic », se vante-t-il.

Pour Dieudon­né, « le seul jour­nal­isme qui vaille aujourd’hui est celui d’Internet. Il faut évidem­ment le pro­fes­sion­nalis­er pour qu’il devi­enne une activ­ité nor­male et rentable pour ceux qui four­nissent ce tra­vail. C’est en train de se met­tre en place même si c’est un peu long. Lorsque cet objec­tif sera atteint, je pense que ça va libér­er beau­coup de jour­nal­istes du joug de ces rédac­teurs en chef qui ne sont que des mar­i­on­nettes du sys­tème en place. »

Au-delà des polémiques, le cas Dieudon­né est-il une leçon d’indépendance vis-à-vis du sys­tème médiatique ?

Lire aussi : Radio France attaque Dieudonné en justice

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