La presse quotidienne nationale va mal depuis longtemps et vit très largement de subsides (Louis Dreyfus du Monde parle d’opium des médias) des pouvoirs publics sous diverses formes, les plus riches étant les plus aidés. La presse d’opinion est quasi en voie de disparition, L’Humanité est sous perfusion constante, La Marseillaise vient d’être renflouée par l’État. Le quotidien national catholique Présent, qui a modifié sa maquette et amélioré son contenu éditorial est sujet à de graves difficultés. Sous la signature de Francis Bergeron, président du Club des Lecteurs et Amis de Présent (CLAP) le quotidien précise les dangers qui le menacent.
Recul historique du journal papier
L’ensemble des quotidiens nationaux souffrent. Sur le seul mois de janvier 2018 par rapport à janvier 2017 chiffres sont les suivants en évolution négative :
Libération 17.2%
Figaro 15.9%
Le Monde 12.9%
Les Échos 11.4%
Présent 5.2%
Si le quotidien catholique baisse moins que les autres, il souffre comme ses confrères de la disparition des kiosques et des maisons de la presse. Et comme le remarque le rédacteur, « l’achat d’un journal papier est un achat de proximité. »
Quasi faillite du distributeur en kiosque Presstalis
Presstalis est proche du monopole sur la distribution des quotidiens nationaux. Victime d’un sureffectif constant et d’une gestion hasardeuse le prestataire est au bord de la faillite. Il a contraint ses clients à accepter une retenue de 25% du montant des ventes en décembre 2017 et janvier 2018 pour éviter la cessation de paiements. Plus une « taxe » de 2.5% prélevée jusqu’en 2022 pour financer les licenciements. Sans compter une possible fin de la loi Bichet qui assure une égalité de traitements entre grands et petits titres. Une fin qui rendrait encore plus difficile la présence des petits en kiosques.
Un mauvais procès
Pour ne rien arranger l’acharnement d’un salarié journaliste, inapte à son travail d’origine, refusant tous les postes proposés, avec 36 ans d’ancienneté, rémunéré sans contrepartie de travail depuis plusieurs années, fait courir un grave risque au quotidien. La convention collective appliquée en l’état implique un débours de plus de deux cent mille euros pour le quotidien, une somme exorbitante pour un journal dont le chiffre d’affaires tourne autour du million d’euros. Le Président du CLAP lance un appel aux abonnements pour étoffer le numérique et assurer le développement voire la survie du journal.