Comme chaque année, Le Canard Enchaîné a publié ses propres comptes. Ceux-ci permettent de constater une baisse de la diffusion et des produits d’exploitation – pour l’essentiel ses ventes puisqu’il n’y a pas de publicité – mais nettement moindre qu’en 2013.
La diffusion du Canard Enchaîné a ainsi baissé de 2,5%, pour 389 567 exemplaires vendus en moyenne par semaine. Selon l’hebdomadaire satirique, « ce fléchissement correspond exactement à la réduction de 18% des commandes par les compagnies aériennes. Le reste de nos ventes est stable. » Celles-ci sont réalisées à 77,6% par l’intermédiaire de Presstalis – en kiosque ou point de vente avec dépôt de presse, par abonnement pour 17,17% (66 907 exemplaires de moyenne) et 5,14% par le biais des compagnies aériennes. Le taux des invendus est estimé à 18%. Près de 14% des ventes du journal se font à Paris, 12,2% en Ile de France, 5,5% à l’étranger et le reste en province.
Les produits d’exploitation fléchissent de 3,27% à 24 393 868 €, mais le résultat d’exploitation rebondit de 39% à 1 708 200 €. En revanche, l’on peut noter une nette augmentation des dettes à court terme (+4,3%) à 5 175 410 €. Cela n’empêche pas le Canard de faire un bénéfice de 2 395 972 €, en hausse de 19%. On notera au passage que les ventes par abonnement reculent de 4,41% en 2014 par rapport à 2013 (69 996 exemplaires).
Même si les ventes sont toujours en recul – y compris pour les Dossiers du Canard Enchaîné qui font office de hors série thématiques – ces comptes sont nettement meilleurs qu’en 2013. Le journal avait alors vu ses ventes reculer de 16% par rapport à 2012, et de 5,7% en 2012 par rapport à 2011. De 2012 à 2013, le résultat d’exploitation de l’hebdomadaire a fléchi de 16%, de 30 à 25 millions d’euros, tandis que le résultat d’exploitation était divisé par trois, passant de 4,1 à 3,2 millions d’euros.
Le journal expliquait alors ces mauvais résultats par la désertion d’une partie de ses lecteurs ancrés à gauche – alors que le Canard critiquait le nouveau pouvoir comme il le faisait avec l’ancien. L’hebdo se porte traditionnellement mieux quand le pouvoir est à droite… Une autre raison évidente de la baisse continue d’influence du Canard – qui reste cependant en bonne santé financière – est liée à la concurrence active de Mediapart sur le web, un secteur auquel l’hebdomadaire satirique est toujours resté allergique – son site officiel n’assure que le minimum syndical en publiant les Unes – constituant là encore une exception au sein du paysage médiatique français.
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— Agence France-Presse (@afpfr) 3 Septembre 2015
« Le Canard enchaîné » fête 100 ans de succès http://t.co/T2TCHGfla5
— Anthony Roux (@A_RX2) 7 Septembre 2015