50 milliards ? 60 milliards d’euros ? La dette cumulée de l’empire de Patrick Drahi est telle qu’un ou deux milliards de plus paraissent quasi insignifiants. Mais l’annonce de la vente de sa participation dans BT à l’indien Sunil Bharti Mittal est très significative.
2023/2024 Drahi fait un aller et retour sur BT
British Telecom (BT Group), le principal opérateur téléphonique britannique n’est pas en grande forme. L’action au plus haut à plus de 500 livres en 2016 n’en valait plus que 180 en 2020 et est tombée à 145 fin août 2024. Ce qui avait permis à Drahi ‚dans un marché déprimé, de monter jusqu’à 24,6% du capital au printemps 2023.
Ça, c’était avant, avant le scandale Armando Pereira de juillet 2023 qui a ébranlé la confiance des milieux financiers. Quand Patrick Drahi pouvait emprunter 4 milliards de livres pour financer son achat plus un petit 1,5 milliard sur des produits dérivés. Depuis les banques fuient en bon ordre ou plutôt essaient de récupérer leurs créances dans le désordre, certaines ne disposant pas de garanties. D’où la vente à Mittal ruinant les espoirs de contrôle de BT pour Patrick Drahi.
Voir aussi : Patrick Drahi a des soucis avec le fisc suisse
« Trop gros pour tomber »
L’adage anglo-saxon ”Too big too fail” ne s’est pas vérifié. La perte de Drahi sur l’opération BT se situerait autour d’un milliard d’euros. La vente d’Altice médias – que ses équipes juraient ne jamais vouloir céder – a rapporté 1,5 milliards d’euros, celle des data centers de SFR autour de 500M€, il aurait cédé une partie de Sotheby’s (propriété personnelle) au fonds souverain d’Abu Dhabi. Restent à vendre la participation dans la fibre en France, Altice Portugal dont personne ne veut tant que l’affaire Pereira ne sera pas réglée, les actifs américains sont sans doute surévalués.
Reste le bijou français de la couronne, SFR. Un bijou un peu défraîchi quand même. Collaborateurs désemparés, prix au-dessus de la concurrence, clients qui fuient etc. Qui voudra racheter et surtout à quel prix. L’ex roi de BFMTV a encore du souci à se faire.
Voir aussi : Patrick Drahi, infographie