Patrick Drahi passe la main et transmet la présidence d’Altice à l’américain Dexter Goel à la suite du rachat de l’opérateur Cablevision aux États-Unis. Dans le même temps SFR sous la houlette de Marc Laufer gonfle de manière artificielle les audiences des médias français du groupe Altice (Libération, L’Express, L’Etudiant, etc…).
L’astuce est simple : les abonnés à SFR reçoivent une option appelée SFR Presse proposée à 19.90 €, mais en réalité incluse par avance dans les forfaits du cablo-opérateur sous forme d’une remise au client. Cette manipulation permet d’augmenter artificiellement les téléchargements de Libération de plusieurs milliers par jour et ceux de L’Express de plusieurs dizaines de milliers. Les concurrents s’en offusquent et estiment que ces téléchargements devraient être comptabilisés comme des « ventes aux tiers », ces fausses ventes (en réalité quasi gratuites) aux compagnies aériennes, à la SNCF ou à certaines banques. Ces ventes aux tiers représentent plus de 30% des « ventes » de Libération et sont incluses dans la diffusion sur laquelle se basent les annonceurs.
L’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), organisme certificateur de la diffusion estime que ces « ventes forcées » ne doivent pas être comptées comme des ventes ordinaires et que SFR pratique une distorsion de concurrence.
SFR se défend en insistant sur l’excellente opportunité pour les médias que représente cette synergie entre les « tuyaux » (les opérateurs) et les « contenus » (les médias). Son président Marc Laufer ajoute que le kiosque ne sera pas limité aux publications du groupe mais sera rapidement ouvert à d’autres titres de la presse féminine ou people. Les médias deviennent ainsi de simples prothèses permettant de vendre des abonnements téléphoniques. Un progrès ?