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École de guerre économique : Givors, un cas d’ingérence algérienne en France ?

4 février 2023

Temps de lecture : 5 minutes
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École de guerre économique : Givors, un cas d’ingérence algérienne en France ?

Temps de lecture : 5 minutes

Nous reprenons partiellement un article de l’école de guerre économique paru le 1er février 2023 qui fait référence à un de nos articles lui-même paru le 8 décembre 2022. Certains intertitres sont de notre rédaction.

Questions mémorielles…

Les ques­tions mémorielles liées à la présence française en Algérie et à la guerre qui y a mis fin pèsent lour­de­ment dans les rela­tions con­trastées qu’entretiennent la France et l’Algérie, et ce depuis la déc­la­ra­tion d’indépendance de cette dernière en 1962. Le prési­dent Macron, mesurant enfin que les excès de repen­tance ne mènent nulle part face à un gou­verne­ment algérien qui passe son temps à jus­ti­fi­er son incurie en remet­tant leurs con­séquences sur le dos de l’ancienne puis­sance colo­niale, a pris ces derniers mois de grandes dis­tances avec les déc­la­ra­tion out­ran­cières et accusatri­ces con­tre la France qu’il avait for­mulées en 2017, lorsqu’il n’était encore que can­di­dat à l’élection prési­den­tielle. L’enterrement des pré­con­i­sa­tions ubuesques for­mulées par l’historien d’extrême-gauche et favor­able au FLN Ben­jamin Sto­ra, dans le rap­port que le prési­dent lui avait demandé, en est une illus­tra­tion comme les déc­la­ra­tions les plus récentes de la prési­dence sur ce sujet épineux.

Et rente mémorielle

Ain­si, lors d’une dis­cus­sion avec les descen­dants des com­bat­tants des deux bor­ds sur­venus le 30 sep­tem­bre 2021 et rap­portée dans les colonnes du Monde, il évoque la « rente mémorielle » entretenue par « le sys­tème politi­co-mil­i­taire » algérien ain­si qu’une « his­toire offi­cielle » qu’il qual­i­fie de « totale­ment réécrite » et qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un dis­cours qui repose sur une haine de la France ». Il s’est par ailleurs dit « fasciné de voir la capac­ité qu’a la Turquie à faire totale­ment oubli­er le rôle qu’elle a joué en Algérie et la dom­i­na­tion qu’elle a exercée ».

C’est dans cet esprit que, lors de sa dernière vis­ite en Algérie, met­tant fin à l’escalade mémorielle d’une repen­tance française uni­latérale, il a for­mulé le vœu de voir la vérité his­torique, et elle seule, se man­i­fester désor­mais publique­ment sur ce sujet. À cet effet, il a notam­ment recon­nu pour la pre­mière fois offi­cielle­ment le mas­sacre de la rue d’Isly, où 80 Pieds-Noirs furent tués le 26 mars 1962 lors de la répres­sion d’une man­i­fes­ta­tion à Alger, ain­si que les lyn­chages, les enlève­ments et les exé­cu­tions som­maires com­mis con­tre des cen­taines de Français­es et de Français d’as­cen­dance européenne par des élé­ments du FLN à Oran le 5 juil­let 1962 qui, pré­cisons-le, pos­sède toutes les car­ac­téris­tiques juridiques du crime con­tre l’humanité tel que défi­ni par le Statut de Rome.

Une commune qui semble valider sans nuance la propagande du FLN

Mais voilà qu’un arti­cle pub­lié dans Valeurs Actuelles le 20 jan­vi­er 2023 nous apprend que l’exécutif local d’une com­mune française a choisi de suiv­re une toute autre ligne que celle désor­mais impul­sée par la prési­dence sur ce sujet. On y apprend en effet que le maire d’extrême-gauche de Givors, Mohamed Boud­jella­ba, fraiche­ment élu en 2020 sous éti­quette EELV, puis réélu en 2021 après l’invalidation de son élec­tion par le Con­seil d’État du fait des fraudes mas­sives de ses par­ti­sans, lui-même d’origine algéri­enne et bina­tion­al, entend bien traiter ce sujet à sa manière. Et il ne le fait pas qu’à moitié…

Célébration du 19 mars, jour de l’indépendance de l’Algérie

Dans cette com­mune rho­dani­enne de 20 000 habi­tants située à l’extrémité Sud de la métro­pole de Lyon, le maire mul­ti­plie en effet, depuis son élec­tion, des céré­monies mémorielles rel­a­tives à la guerre d’Algérie, au con­tenu par­ti­c­ulière­ment ori­en­té et dédiées à des évène­ments sans aucun lien géo­graphique avec sa ville. Ain­si, out­re la com­mé­mora­tion de la date du 19 mars, à laque­lle le prési­dent Hol­lande avait don­né un car­ac­tère offi­ciel bien qu’elle soit forte­ment con­testée par les asso­ci­a­tions de Harkis, Valeurs Actuelles recense égale­ment une invi­ta­tion de Ben­jamin Sto­ra, « uni­ver­si­taire au passé trot­skiste (…) qui avait été con­vié pour s’exprimer à l’occasion d’une con­férence organ­isée par la ville » avec l’orientation pro-FLN qu’on peut atten­dre de cet his­to­rien engagé, une rue « rebap­tisée Gisèle Hal­i­mi », célèbre pour avoir été « l’avocate des mil­i­tants du FLN  et pour s’être vio­lem­ment opposée aux harkis (…), une com­mé­mora­tion de « l’autre 8 mai 1945 » (…) des­tinée à ren­dre hom­mage aux vic­times algéri­ennes lors de soulève­ments dans plusieurs villes du pays, une stèle en mémoire de la répres­sion d’une man­i­fes­ta­tion de par­ti­sans du FLN le 17 octo­bre 1961 », ain­si qu’une céré­monie offi­cielle con­sacrée à cette date.

Discours orienté du maire

Le dis­cours tenu à l’occasion de cette dernière par le maire, que l’on peut retrou­ver en ligne, reste par­ti­c­ulière­ment édi­fi­ant dans la mesure où il cumule tous les pon­cifs de la pro­pa­gande du gou­verne­ment algérien : aucun des crimes de guerre com­mis par des détache­ments du FLN n’y est évo­qué, ni ses nom­breux atten­tats con­tre les forces de l’ordre avant la man­i­fes­ta­tion du 17 octo­bre 1961, qui est présen­tée comme un évène­ment « paci­fiste » (sic) auquel les policiers français auraient répliqué par pure moti­va­tion raciste. Le tout en présence du com­mis­saire de police de la ville de Givors en uni­forme, seul offi­ciel français à avoir eu vis­i­ble­ment la naïveté de se ren­dre à une pré­ten­due céré­monie dont le con­tenu avait pour­tant toute l’apparence d’un meet­ing poli­tique peu favor­able à la France, et encore moins à ses fonc­tion­naires de police.

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