Nous reprenons partiellement un article de l’école de guerre économique paru le 1er février 2023 qui fait référence à un de nos articles lui-même paru le 8 décembre 2022. Certains intertitres sont de notre rédaction.
Questions mémorielles…
Les questions mémorielles liées à la présence française en Algérie et à la guerre qui y a mis fin pèsent lourdement dans les relations contrastées qu’entretiennent la France et l’Algérie, et ce depuis la déclaration d’indépendance de cette dernière en 1962. Le président Macron, mesurant enfin que les excès de repentance ne mènent nulle part face à un gouvernement algérien qui passe son temps à justifier son incurie en remettant leurs conséquences sur le dos de l’ancienne puissance coloniale, a pris ces derniers mois de grandes distances avec les déclaration outrancières et accusatrices contre la France qu’il avait formulées en 2017, lorsqu’il n’était encore que candidat à l’élection présidentielle. L’enterrement des préconisations ubuesques formulées par l’historien d’extrême-gauche et favorable au FLN Benjamin Stora, dans le rapport que le président lui avait demandé, en est une illustration comme les déclarations les plus récentes de la présidence sur ce sujet épineux.
Et rente mémorielle
Ainsi, lors d’une discussion avec les descendants des combattants des deux bords survenus le 30 septembre 2021 et rapportée dans les colonnes du Monde, il évoque la « rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire » algérien ainsi qu’une « histoire officielle » qu’il qualifie de « totalement réécrite » et qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ». Il s’est par ailleurs dit « fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée ».
C’est dans cet esprit que, lors de sa dernière visite en Algérie, mettant fin à l’escalade mémorielle d’une repentance française unilatérale, il a formulé le vœu de voir la vérité historique, et elle seule, se manifester désormais publiquement sur ce sujet. À cet effet, il a notamment reconnu pour la première fois officiellement le massacre de la rue d’Isly, où 80 Pieds-Noirs furent tués le 26 mars 1962 lors de la répression d’une manifestation à Alger, ainsi que les lynchages, les enlèvements et les exécutions sommaires commis contre des centaines de Françaises et de Français d’ascendance européenne par des éléments du FLN à Oran le 5 juillet 1962 qui, précisons-le, possède toutes les caractéristiques juridiques du crime contre l’humanité tel que défini par le Statut de Rome.
Une commune qui semble valider sans nuance la propagande du FLN
Mais voilà qu’un article publié dans Valeurs Actuelles le 20 janvier 2023 nous apprend que l’exécutif local d’une commune française a choisi de suivre une toute autre ligne que celle désormais impulsée par la présidence sur ce sujet. On y apprend en effet que le maire d’extrême-gauche de Givors, Mohamed Boudjellaba, fraichement élu en 2020 sous étiquette EELV, puis réélu en 2021 après l’invalidation de son élection par le Conseil d’État du fait des fraudes massives de ses partisans, lui-même d’origine algérienne et binational, entend bien traiter ce sujet à sa manière. Et il ne le fait pas qu’à moitié…
Célébration du 19 mars, jour de l’indépendance de l’Algérie
Dans cette commune rhodanienne de 20 000 habitants située à l’extrémité Sud de la métropole de Lyon, le maire multiplie en effet, depuis son élection, des cérémonies mémorielles relatives à la guerre d’Algérie, au contenu particulièrement orienté et dédiées à des évènements sans aucun lien géographique avec sa ville. Ainsi, outre la commémoration de la date du 19 mars, à laquelle le président Hollande avait donné un caractère officiel bien qu’elle soit fortement contestée par les associations de Harkis, Valeurs Actuelles recense également une invitation de Benjamin Stora, « universitaire au passé trotskiste (…) qui avait été convié pour s’exprimer à l’occasion d’une conférence organisée par la ville » avec l’orientation pro-FLN qu’on peut attendre de cet historien engagé, une rue « rebaptisée Gisèle Halimi », célèbre pour avoir été « l’avocate des militants du FLN et pour s’être violemment opposée aux harkis (…), une commémoration de « l’autre 8 mai 1945 » (…) destinée à rendre hommage aux victimes algériennes lors de soulèvements dans plusieurs villes du pays, une stèle en mémoire de la répression d’une manifestation de partisans du FLN le 17 octobre 1961 », ainsi qu’une cérémonie officielle consacrée à cette date.
Discours orienté du maire
Le discours tenu à l’occasion de cette dernière par le maire, que l’on peut retrouver en ligne, reste particulièrement édifiant dans la mesure où il cumule tous les poncifs de la propagande du gouvernement algérien : aucun des crimes de guerre commis par des détachements du FLN n’y est évoqué, ni ses nombreux attentats contre les forces de l’ordre avant la manifestation du 17 octobre 1961, qui est présentée comme un évènement « pacifiste » (sic) auquel les policiers français auraient répliqué par pure motivation raciste. Le tout en présence du commissaire de police de la ville de Givors en uniforme, seul officiel français à avoir eu visiblement la naïveté de se rendre à une prétendue cérémonie dont le contenu avait pourtant toute l’apparence d’un meeting politique peu favorable à la France, et encore moins à ses fonctionnaires de police.
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