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Éditorial : l’Ojim, un média non aligné

28 décembre 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Éditorial : l’Ojim, un média non aligné

Temps de lecture : 3 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 6 novem­bre 2023

Par principe, nous ne publions pas d’éditorial qui exprime l’opinion du signataire. Nous préférons apporter des faits et une analyse, au lecteur de se faire son opinion. Au moment où les divers conflits entraînent un flot d’émotions, émotions légitimes mais qui souvent entraînent loin du principe de réalité, nous utilisons ce format pour réaffirmer une position claire, celle des non-alignés.

Le Monde diplomatique non aligné

Dans sa livrai­son de novem­bre, le Dip­lo se présente comme un « jour­nal non aligné ». Une atti­tude raisonnable dans un temps qui ne l’est pas. Dans le secteur jour­nal­is­tique, la pire des atti­tudes est cer­taine­ment celle de « l’aveuglement sincère ». La deux­ième dans le genre est celle de l’oubli de l’histoire. On le voit dans le traite­ment des con­flits où le dia­ble se trou­ve d’un côté et le bon ange de l’autre. D’un autre côté, le rétré­cisse­ment du domaine de la lec­ture, l’extension de celui de l’image pro­duisent sou­vent un effet de sidéra­tion. Cet effet est ren­for­cé par le spec­ta­cle de la vio­lence. La vio­lence con­stitue un paramètre-clé d’attraction/répulsion dans les affron­te­ments infor­ma­tion­nels et com­mu­ni­ca­tion­nels. Sub­mergés, les yeux lit­térale­ment col­lés à l’actualité, nous ne voyons plus le tableau d’ensemble, nous vivons en état d’urgence, nous ne réfléchissons plus.

S’extraire (un peu) de l’évènement du moment

Nous dis­ons bien au moins un peu car il est impos­si­ble de s’isoler com­pléte­ment de l’actualité quo­ti­di­enne. Comme le dit Le Monde diplo­ma­tique, « depuis le rachat de YouTube par Google en 2006 et la mon­tée en puis­sance des réseaux soci­aux, le frag­ment de vidéo brut (et sou­vent bru­tal) s’installe comme la forme dom­i­nante de l’information ». Le mot à soulign­er est frag­ment, un tout petit morceau de réel (ou d’irréel fab­riqué) qui va occul­ter le tableau d’ensemble voire pren­dre sa place.

Trois principes pour guider notre action

S’appuyer sur le frag­ment émo­tion­nel même grat­i­fi­ant, ce n’est pas notre style, ni notre grille d’analyse. Pen­dant la crise du Covid, nous avons pris du recul, sur le con­flit entre l’Ukraine (en réal­ité l’OTAN par ukrainiens inter­posés) et la Russie nous nous sommes con­tentés d’exposer les par­tis pris mil­i­tants atlantistes trop évi­dents comme ceux de L’Express ou du Point. Cer­tains lecteurs nous ont demandé de pren­dre par­ti sur le con­flit dra­ma­tique au Proche-Ori­ent et ses réper­cus­sions évi­dentes en Europe via l’immigration mas­sive musul­mane. Pren­dre par­ti au nom de « la morale ». Notre expéri­ence — en péri­ode de guerre  en par­ti­c­uli­er — est que la morale est à géométrie vari­able. Nous res­terons non alignés ou plutôt nous res­terons alignés sur trois principes simples :

  • Le respect du réel, pas d’occultation des faits ;
  • Le plu­ral­isme idéologique des médias et des sources ;
  • Le max­i­mum de lib­erté de l’information face aux censures.

Trois principes sur lesquels nous con­tin­uons à nous appuy­er, trois principes de  votre Obser­va­toire du jour­nal­isme (OJIM), un média indépen­dant d’analyse des médias, tri­coté main par notre équipe pour nour­rir la réflex­ion de chacun.

Claude Chol­let
Prési­dent de l’Ojim

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