L’Ojim a consacré plusieurs articles, dont un portrait, à Edward Snowden qui a révélé au monde que la NSA voyait, écoutait, enregistrait, lisait la TOTALITÉ des échanges numériques de tous les pays y compris aux États-Unis.
Ce qui veut dire en clair que cet article que vous lisez en ce moment sera lu par la NSA, archivé, analysé sous forme de mots clés et que son lecteur (vous) sera fiché quelque part. Ceci sous toutes les formes : courriels, blogs, sites, Skype, SMS, Facebook, Twitter, conversations téléphoniques, instagram etc. Snowden a été couronné par un prix Pulitzer pour son courage.
Snowden avait déjà fait l’objet d’un excellent documentaire de Laura Poitras chroniqué en son temps par l’Ojim. Le réalisateur Oliver Stone (Platoon, JFK, Nixon, etc.) s’est à son tour emparé du sujet sous la forme d’une biographie romancée dont le personnage principal est joué par l’excellent Joseph Gordon-Levitt. L’histoire d’un homme ordinaire, plutôt conformiste, sans aspérités, autodidacte doué pour l’informatique, patriote conservateur qui va organiser la plus grande sortie de documents confidentiels de la NSA et révéler l’emprise de celle-ci sur les citoyens du monde entier (Américains compris malgré les pitoyables excuses de Barack Obama). La forme romancée et la présence énervante de l’horripilante (Shailene Woodley) petite amie de Snowden (musique sirupeuse, érotisme sage, vide de l’âme) nuisent malheureusement à la fermeté du propos. L’incroyable courage de Snowden, renonçant à sa carrière, à une vie confortable à Hawaï, à sa famille et ses amis, à son pays pour suivre son éthique n’est ainsi pas assez souligné.
À ce jour, Edward Snowden vit en exil en Russie dans un lieu tenu secret. Les États-Unis l’ont déchu de sa nationalité et il serait arrêté s’il tentait de rejoindre l’Amérique latine comme il en a eu un temps l’intention. Remarquons au passage que François Hollande, suivant son tropisme atlantiste habituel, a refusé l’asile politique à Snowden. Le grand film sur la vie de Snowden est encore à venir mais celui d’Oliver Stone peut être vu en complément du documentaire (supérieur) de Laura Poitras.