Selon le Media Resarch Center, 85 % de la couverture de Donald Trump par les trois principales chaînes américaines (ABC, CBS et NBC) est négative. 78 % de celle de Kamala Harris est positive. Un biais médiatique absolument sans précédent pour une élection présidentielle américaine, pire que pour les précédentes déjà peu équilibrées…
Toujours le même écart entre les candidats, de 2016 à 2024
En 2016, 91% du traitement médiatique de Trump était négatif contre 79% pour Hillary Clinton, soit un écart de 13%. En 2020, 66% de la couverture de Biden était positive quand 92% de celle du président sortant était négative, soit un écart de 26%. Aujourd’hui, cet écart atteint 63% en faveur de Harris !
Trump en vedette… négative
L’étude analyse le traitement médiatique à partir du remplacement de Biden par Harris (22 juillet). Elle révèle que le nombre d’heures d’antennes accordées aux candidats jusqu’en septembre a été équilibrée (353 minutes pour Harris, 355 pour Trump). En revanche, en octobre, il a été question de Trump 168 minutes de plus (398 minutes contre 230). Un rééquilibrage destiné à faire connaître son programme ? Sûrement pas ! Ce temps supplémentaire a été alloué à monter en épingle les scandales entourant le candidat. Au total, 31% de la couverture de Trump s’est concentré sur les controverses, notamment l’épisode du Capitole et ses déclarations mettant en doute la régularité des élections de 2020. En comparaison, les controverses concernant Kamala Harris n’ont représenté que 5 % du temps qui lui a été consacré.
Tentative d’assassinat de Trump, pour CNN « un accident »
On ne s’étonnera donc pas de la manière lunaire dont les principaux médias américains ont rapporté la tentative d’assassinat de Donald Trump le 13 juillet dernier. Pour rappel, CNN a parlé d’un “accident”, ABC News, d’une “fusillade”. Elon Musk s’était fendu d’un tweet assassin pour dénoncer “la machine de propagande” ignominieuse des “médias traditionnels” diffusant sans vergogne en direct par omission volontaire une fausse nouvelle. Un tel déséquilibre donne du crédit aux attaques répétées de Donald Trump contre l’aristocratie médiatique.
Mais les médias font de moins en moins les élections. Les électeurs sont de moins en moins dupes. Une étude de Gallup publiée récemment montre que la confiance des Américains dans leurs médias est historiquement bas, particulièrement chez les conservateurs. 31% de la population leur fait confiance, mais 36% absolument pas. En pompiers pyromanes, les médias de grands chemins s’inquiètent d’une polarisation croissante de la société qu’ils ne cessent d’alimenter.
Les médias français imitent servilement les médias américains
La couverture médiatique française se plie servilement aux tendances américaines, de manière plus ou moins explicite. Par exemple, le Figaro, dans un article de fond consacré au vaste scandale sexuel impliquant P. Diddy, suggère, dans une brève incise, que Trump pourrait être impliqué, sans mentionner que les liens entre le rappeur et les démocrates sont plus que notoires.
Michel Yakovleff en gaffeur invétéré
Un retour sur la semaine écoulée illustre bien cette tendance. Lundi 28 octobre, dans l’émission de Darius Rochebin sur LCI, le général Michel Yakovleff (1) a déclaré , sans rire et sans preuves, que Trump était “téléguidé” par Poutine depuis quatre ans. La veille, France 5 a consacré deux émissions au candidat. L’émission En Société, intitulée “Trump, la menace fasciste”, était suivie par C Politique, qui proposait le thème “Trump, le nouveau visage du fascisme”. Le 23, cette même chaîne présentait dans C Ce Soir “Trump, un fascisme à l’américaine”, et diffusait trois jours plus tôt en prime time le documentaire d’Antoine Witkin, “Opération Trump : les espions russes à la conquête de l’Amérique”. Les faux débats du service public tournent court et à la ritournelle antifasciste, sans qu’il ne soit jamais question de programme économique ou géopolitique.
À moins d’une semaine des élections, les grands médias paniquent tandis que Trump et Harris sont au coude à coude et que Jeff Bezos a décidé que le Washington Post, journal démocrate traditionnel, ne prendrait pas parti. Qui sera en tête dans une semaine ? Réponse le 6 novembre.
Pour mémoire, Michel Yacovleff est l’ancien vice-chef d’État-major du Shape, le commandement suprême interallié pour les opérations de l’OTAN, tout un programme.
Voir aussi : Comment se débarrasser de Trump en dépit d’une possible victoire à la présidentielle ? Explications