Le 16 juin 2015, les députés de la commission des affaires juridiques (JURI) du Parlement européen, se réuniront pour plancher sur la directive dite du « secret des affaires », laquelle, si elle est adoptée, permettra aux États de l’Union de poursuivre des journalistes (et leurs sources) ayant révélé des affaires internes à une entreprise.
Dans une pétition lancée sur la plate-forme Change.org, la journaliste Élise Lucet (France 2) alerte l’opinion sur cet acte de censure inédit.
« Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le “secret des affaires”, dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en Europe », peut-on lire dans le communiqué. Et de préciser que si cette directive était déjà en place, nous n’aurions, par exemple, « jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil »…
« Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la Nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information », écrivent les pétitionnaires. De plus, tout journaliste révélant une information dérangeante pourra se voir réclamer « des sommes colossales ». Et ce sans parler des sources, qui seront « les premières victimes d’un tel système », car « pas un mot ne figure dans le texte pour assurer leur protection ».
« Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell : “Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques” », conclut le texte, déjà approuvé par près de 150 000 signataires (au 09 juin 2015).
Signer la pétition sur le secrets des affaires si vous voulez que nous puissions continuer à vous informer. C’est sur http://t.co/ByVkTX09qR
— Elise Lucet (@EliseLucet) 4 Juin 2015