Le monde tumultueux mais aussi corseté par le politiquement correct des médias ne donne que rarement l’occasion de sourire. La confirmation du magazine Elle en tant que représentant d’une presse « d’information politique et générale » peut prêter à rire, un rire jaune pour certains.
L’IPG késaco ?
L’IPG n’est pas l’Interruption Programmée de Grossesse (qui pourrait, qui sait, un jour succéder à la PMA pour toutes et pour tous), ni l’Identification Protégée Géographiquement du camembert de Normandie au lait cru et formé à la louche. Rien de tout ça, c’est un statut de presse, dite d’Information Politique et Générale, qui donne certains avantages. Entre autres, des remises considérables de tarif postal pour livrer les abonnés.
Elle devant la commission paritaire
C’est la commission paritaire des publications et agences de presse qui délivre, prolonge ou retire la précieuse appellation. Début février 2020 le magazine féminin Elle, nouvelle propriété de la holding CMI (Marianne, Elle) du tchèque Daniel Kretinsky passait devant la commission. A feuilleter le magazine féminin, chacun peut constater qu’il est essentiellement un support pour les publicités dites « féminines », mode, cosmétiques, régimes amaigrissants, bien-être zen, chakras orientaux et autres poudres de perlimpinpin. Ce qui ne l’empêche pas d’être classé « IPG », une classification qui devait être réexaminée début 2020 par la dite commission.
Le ministère de la culture tranche
Que croyez-vous qu’il arriva ? Grâce aux voix du ministère de la culture, le magazine port-folio publicitaire gardera à une faible majorité son sésame pour un an. Autant Marianne est un hebdomadaire IPG grand teint, autant Elle (comme les Marie-Claire et autres Grazia) n’est qu’une collection de publicités sur papier glacé. Il est vrai que le magazine a une réelle influence sur une tranche significative de lectrices et Frank Riester, fort discret ministre de la Culture, ne veut pas une fâcherie de plus dans un contexte électoral plus que troublé par les grivoiseries ambiantes.