J’y vais, j’y vais pas, j’y vais. Elon Musk avait tout d’abord pris 9% du capital de Twitter et annoncé son entrée au conseil d’administration, puis son retrait du conseil ; il lance maintenant une OPA hostile pour 43 milliards de dollars, au grand dam d’Amazon, du New York Times et des libéraux en général.
Un retrait opportun
Si Musk était rentré au conseil d’administration, il se serait interdit de fait de monter plus haut dans sa part de capital. A l’extérieur il conserve sa liberté de manœuvre et lance une OPA hostile à 43 milliards de dollars pour défendre la liberté d’expression. Interrogé à Vancouver le 14 avril 2022 lors d’une conférence technologique, il a précisé :
« Y a‑t-il quelqu’un que vous n’aimez pas et qui est autorisé à dire quelque chose que vous n’aimez pas ? Si c’est le cas, voilà la liberté d’expression ». Ajoutant sur la modération « Si c’est dans la zone grise, je laisserai le tweet vivre sa vie… Je pense que nous voulons être méfiants pour supprimer des choses et être très prudents pour les suppressions permanentes de comptes, les avertissements temporaires sont je pense meilleurs ».
Panique au New York Times
Dans son édition en ligne du 15 avril 2022 le NYT s’est prononcé contre le rachat, appelant les administrateurs de Twitter à tout à la fois demander un prix plus élevé et à introduire une clause de « poison juridique » compliquant ou interdisant le succès de l’opération. Elon Musk est vu comme un « Citizen Kane digital » faisant allusion au film d’Orson Welles, où l’ogre Welles/Kane est prêt à dévorer tout média à sa portée et par tous les moyens.
Sur le site Axios (proche d’Amazon), c’est la même chanson, que va-t-il se passer si nous laissons nos adversaires s’exprimer ? Nous n’aurons plus le droit de les censurer à tout va ? Nous ne pourrons plus faire de débats entre nous bien au chaud, de vrais débats où nous sommes tous d’accord ? Et Axios d’appeler à la résistance pour défendre « les utilisateurs et les employés » (sic).
Comme le souligne l’ancien libéral repenti Glenn Greenwald dans son blog sur une ancienne affaire de censure sur Spotify :
« J’ai écrit que la vraie leçon de cet épisode était que la religion centrale des libéraux américains est devenue la censure. Réduire au silence, déprogrammer et surtout empêcher leurs adversaires d’être entendus est maintenant leur objectif prioritaire, leur arme de choix ».
Une vision qui pourrait décrire les libéraux libertaires européens, fidèles clones de leurs modèles américains.