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En Allemagne, les éditeurs de presse ont « peur » de Google

27 avril 2014

Temps de lecture : 2 minutes
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En Allemagne, les éditeurs de presse ont « peur » de Google

Temps de lecture : 2 minutes

Mathias Döpfner, patron du grand groupe de presse Axel Springer, ne s’en cache pas. Dans une lettre ouverte à Eric Schmidt, président exécutif du conseil d’administration de Google, il le confie : « Nous avons peur de Google. »

« Je dois le dire claire­ment et hon­nête­ment, car peu de mes col­lègues osent le faire publique­ment », ajoute-t-il, faisant part de l’im­puis­sance des édi­teurs de presse alle­mands face au géant améri­cain. « Nous n’avons pas d’al­ter­na­tive (…) nous n’avons pas d’autres moteurs de recherche pour sta­bilis­er ou dévelop­per notre présence online. (…) Google n’a pas besoin de nous, mais nous avons besoin de Google », explique-t-il en dénonçant une dépen­dance dangereuse.

En effet, le moteur de recherche, en état de mono­pole qua­si-total, est con­nu pour ses méth­odes déloyales qui vont des priv­ilèges à ses pro­pres sociétés jusqu’à la mod­i­fi­ca­tion soudaine de ses algo­rithmes pour pénalis­er leurs concurrents.

De plus, d’après les chiffres four­nis par la fédéra­tion des édi­teurs de presse alle­mands, Google encaisse out­re-Rhin 70 % des recettes pub­lic­i­taires du net, soit env­i­ron 3 mil­liards d’eu­ros. Les autres édi­teurs, « investis­sent dans les con­tenus que Google rentabilise », résume leur porte-parole, Peter Klotzki.

Con­traire­ment à la France, qui a for­cé Google a rem­plir un fonds de 60 mil­lions d’eu­ros pour pro­téger ses titres de presse, l’Alle­magne a, depuis août 2013, fait pass­er une loi oblig­eant la firme améri­caine à pay­er des droits de licence si elle utilise des con­tenus de presse. Une société ges­tion­naire doit d’ailleurs déter­min­er les tar­ifs pour les ser­vices de type Google News, que le géant du web refuse de pay­er jusqu’à présent.

« Lorsque la même chose se pro­duira avec les don­nées per­son­nelles des gens (…), la ques­tion de savoir à qui elles appar­ti­en­nent sera l’une des 

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prin­ci­pales ques­tions poli­tiques d’avenir », con­clut Math­ias Döpfn­er. Axel Springer, qui édite pour­tant le titre le plus lu d’Eu­rope, Bild Zeitung, est loin d’être en posi­tion de force. Un com­bat de David con­tre Goliath qui, selon cer­tains obser­va­teurs, est déjà per­du d’avance…

Crédit pho­to : car­loslu­na via Flickr (cc)

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