L’intense débat au Parlement italien sur la loi dite Cirinnà (que l’on pourrait comparer à la loi du mariage pour tous en France ) a réouvert le débat sur l’impartialité de la RAI, la télévision d’État dont le fonctionnement est assuré par une cotisation annuelle obligatoire payée par tous les citoyens .
Pendant le festival de Sanremo, l’événement musical le plus important du pays suivi chaque année par plus de dix millions de personnes sur RaiUno de nombreux artistes ont exposé en direct les symboles du mouvement LGBT. Cette façon de soutenir la loi sur les unions civiles et l’adoption gay — en plein vote du Parlement — a mobilisé les opposants à l’introduction de cette loi.
Une mobilisation « Journée de la famille », la contrepartie italienne de la Manif pour tous a conduit fin janvier plus d’un million de personnes dans les rues de Rome pour dire non à la reconnaissance du mariage entre personnes du même sexe. Au même moment la dessinatrice Luciana Littizzetto, sur « Che tempo che fa » un programme très suivi de RaiTre détournait l’émission pour soutenir la loi Cirinnà et attaquer l’un des organisateurs de la Journée de la famille, l’ancien député Mario Adinolfi maintenant directeur du quotidien La Croce.
Adinolfi a immédiatement répondu via Twitter, remettant en question l’impartialité de la RAI : « Pourquoi devrions-nous payer encore pour la RAI ? La tirade de Littizzetto chaque dimanche sur les unions homosexuelles est elle devenue désormais obligatoire ? ». Ernesto Galli della Loggia, historien et chroniqueur dans les colonnes du Corriere della Sera, le journal le plus important en Italie, a eu des mots très durs pour dénoncer le conformisme de l’information en Italie. Citons son interview à Radio Vatican : « Je prends un exemple absurde, si en Italie il y avait un régime nazi, je pense que beaucoup de ces chanteurs apparaîtraient sur l’écran avec la croix gammée ». Ce politiquement correct a même été dénoncé par un député de la majorité Michele Anzaldi « … Il y a tout simplement en Italie une maladie du conformisme en particulier dans le divertissement et les médias… »