Twitter (comme Tinder) a réinventé larrêtducrime d’Orwell, en mettant en place un avertissement préventif en cas de « message haineux », du style « Êtes-vous vraiment certain de vouloir envoyer ce message offensant ? ». Dans la même veine il veut certifier ses « bons » utilisateurs par un badge bleu ; visite de l’oiseau bleu, attention aux plumes légèrement pourries.
Une politique ancienne
La politique de vérification des comptes avait été suspendue par Jack Dorsey son fondateur courant 2017 quand un compte d’un supposé suprémaciste blanc (traduisez hostile à “Black Lives Matter”) avait été « certifié par erreur », induisant par là qu’existait déjà un contrôle politique des utilisateurs.
Un nouveau formulaire
Depuis le 20 mai 2021, les utilisateurs peuvent obtenir un « badge bleu » qui se veut synonyme de qualité en remplissant un formulaire disponible dans les options. Vous devrez alors fournir papiers d’identité, raison professionnelle et son justificatif etc…
Mais ce ne sera pas suffisant, vous devrez appartenir à certaines catégories, fonctionnaires, journalistes (pas tous, les porteurs de haine seront repoussés dans les limbes), les professionnels appartenant à des sociétés déjà vérifiées, des sportifs, des professionnels du divertissement et des « activistes, organisateurs et individus influents ». Gageons que si parmi ces derniers tous sont égaux en théorie, en pratique certains seront plus égaux que d’autres. Ainsi Twitter avait-il censuré un groupe de soutien à Julian Assange en 2019.
Le Monde est certifié, merci qui ?
Si vous avez dans les douze derniers mois été pris par la patrouille de Twitter en envoyant des tweets « haineux » ou bien « ne correspondant pas aux valeurs de la communauté », adieu le badge de qualité. Un article du Monde nous apprend que tous les comptes Twitter des journalistes du quotidien du soir ont été vérifiés et sont porteurs de l’oiseau bleu. Cui cui.