Cet été, les annonces des arrivées incessantes de clandestins à bord de bateaux d’O.N.G. sur les côtes européennes ont été discrètes. Pourtant, l’immigration clandestine a redoublé en mer Méditerranée.
Le débarquement le 8 août de plus de 800 migrants de l’Ocean Viking et du Sea Watch a jusqu’à maintenant été le seul événement fortement médiatisé. Des informations sur l’activité de certaines O.N.G., beaucoup moins reluisantes que les sauvetages en mer, auraient pourtant méritées une large médiatisation. L’Observatoire du journalisme les sort pour vous de l’oubli dans lequel elles risquaient de tomber.
L’immigration clandestine redouble dans la plus grande discrétion des médias
Depuis le rétablissement des traversées clandestines d’Afrique et de Turquie vers l’Europe, les Organisations Non Gouvernementales déplorent de très nombreuses noyades de migrants en mer méditerranée. Ces événements tragiques sont révélateurs de l’essor considérable du nombre de départs de clandestins des côtes africaines et turques.
Le ministre de l’intérieur italien déclarait le 18 août, selon le site d’information Breitbart, que son pays a fait face pendant les 7 premiers mois de l’année à une augmentation de 128% du nombre de migrants arrivés sur les côtes italiennes par rapport à 2020, un nombre qui atteint 50 000.
Plus globalement, fin juillet, les arrivées clandestines recensées en Europe par la mer et par la terre étaient en augmentation de 53% par rapport à l’année dernière, selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) citée par le site du think tank Polémia.
Cette tendance était corroborée par l’agence de presse Reuters. Celle-ci nous informe le 12 août que Frontex a observé à fin juillet une hausse de 59% du nombre d’entrées illégales en Europe depuis le début de l’année par rapport à 2020.
L’immigration clandestine en mer Méditerranée : un scenario bien ficelé
En dépit de ces chiffres vertigineux, les médias de grand chemin se sont focalisés sur un débarquement bien précis en cet été 2021. L’arrivée en Italie le 8 août de plus de 800 migrants, qui étaient à bord de l’Océan Viking et du Sea Watch, a de nouveau été une grande épopée. Selon un scenario bien réglé, les 4 étapes de sa médiatisation ont été scrupuleusement respectées :
1) Le sauvetage. Les médias de grand chemin, à l’instar de Ouest France le 31 juillet et Le Midi Libre le 1er août, relaient l’opération de « sauvetage » de l’Océan Viking « au large des côtes libyennes ». Les articles consacrés à ce sujet soulignent immanquablement la précarité des embarcations des migrants. Dans le cas présent, certains sont partis des côtes libyennes à bord de canots pneumatiques, nous apprend Ouest France, d’une embarcation en bois selon Le Midi libre. Que ces embarcations ne soient pas faites pour traverser la méditerranée n’appelle aucun commentaire de la part des journaux régionaux.
2) La recherche d’un port. Les O.N.G. se mettent alors en recherche d’un port pour débarquer les clandestins à bord. Ces recherches ne se font pas dans la discrétion requise pour les contacts avec les autorités des différents pays européens ayant une côte en méditerranée (Italie, Malte, Espagne, etc.). L’opinion publique est prise à témoin grâce aux médias mainstream qui relaient abondamment cette information. La pression sur les gouvernements européens devient forte et ceux-ci doivent s’activer pour se répartir les clandestins qui seront débarqués sur le continent. Ainsi, BFM nous informe le 2 août que « l’Océan viking demande un port sûr pour débarquer 555 migrants à son port ».
3) La situation « intenable » à bord. Afin d’accélérer le transfert des clandestins en Europe, la situation à bord des bateaux est présentée comme « intenable ». Comme de nombreux autres médias, la radio affiliée à l’Etat français France Culture décrit le 3 août la situation à bord de l’Océan viking avec ce qualificatif. La chaine de radio s’est fait une spécialité dans le lobbying pro migrants et en donne une nouvelle illustration durant la semaine du 23 au 27 août, en consacrant une série de reportage centrés sur « les sauvetages en méditerranée » de migrants. Il aurait sûrement été inconvenant de consacrer l’un de ces reportages aux populations qui subissent une véritable invasion migratoire avec la complicité des gouvernements européens et de l’Union européenne.
4) Le débarquement. Après quelques jours d’une attente qui est toujours décrite comme « interminable », les médias de grand chemin comme France Info le 7 août, nous informent que « plus de 800 migrants sont autorisés à accoster en Sicile à bord des navires Océan Viking et Sea Watch ». Jusqu’à la prochaine arrivée…
L’autre récit du pont maritime entre l’Afrique et l’Europe
Un autre récit du véritable pont maritime entre l’Afrique et l’Europe pourrait pourtant être écrit. Comme cela n’est pas déjà le cas, il faut essayer de le faire, en assemblant les informations éparses que l’on peut avec un peu de persévérance trouver.
Des interceptions au plus près des côtes africaines
Peut-on véritablement appeler une « opération de sauvetage » menée par une O.N.G. celle qui consiste à aller chercher au plus près des côtes africaines des migrants dans des embarcations qui de toute évidence ne sont pas faites pour traverser la méditerranée ?
Le journal italien Il Giornale souligne dans un article du 6 août que le bateau appelé Geo Barrents évolue selon une enquête réalisée récemment dans la zone de sauvetage tunisienne. Il ne doit pas être le seul : cette information est corroborée par Migrants rescue watch, un observateur des mouvements des bateaux des O.N.G., qui relate de nombreuses opérations de « sauvetage » en mer..
Il commente le 16 août à propos de l’une d’entre elles : « Nouvelle tendance des sauvetages par des O.N.G.. Des bateaux de migrants sont maintenant récupérés à un jet de pierre des côtes tunisiennes, sans prévenir les garde côtes tunisiens, la Tunisie est pourtant 1 pays classé sûr ». Il est bien entendu évident que les migrants interceptés au plus près des côtes tunisiennes ont été conduits… en Italie.
Des Organisations Non Gouvernementales au-dessus de tout soupçon
Cinq petites lignes : c’est ce qu’a consacré le média en ligne EU Observer à une information parue dans un article du 2 juillet : on y apprend que de nouvelles poursuites ont été engagées par un gouvernement, grec cette fois-ci, suite à des suspicions de collusion entre 4 O.N.G. et des passeurs de migrants. Les charges retenues : « facilitating illegal entry of foreigners and espionage ». « Facilitation d’entrée illégale d’étrangers et espionnage ». Excusez du peu. Cette information a pourtant été royalement ignorée en France.
Les migrants immanquablement accompagnés en Europe : « nous ne pouvons pas heurter la sensibilité publique ».
Le gouvernement italien commencerait-il à être exaspéré de l’activité des O.N.G. ? Leur rôle a été au centre d’une rencontre réunissant le 14 juillet le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères italien et son homologue norvégien. Le quotidien italien Il Giornale nous informe le 6 août que les discussions ont essentiellement porté sur deux bateaux d’O.N.G. qui battent pavillon norvégien, l’Océan Viking et le Geo Barrents.
Suite aux accusation à l’encontre de certaines O.N.G. d’aller chercher des migrants au plus près des côtes africaines pour les déposer en Italie, le secrétaire général italien a, selon le journal italien, souhaité rappeler aux autorités norvégiennes « les responsabilités des autorités du pavillon dans la gestion des sauvetages en mer et dans la désignation du port de débarquement ». Le représentant du ministère des affaires étrangères norvégien a botté en touche en indiquant que « nous ne pouvons pas heurter la sensibilité publique ». Le journal italien souligne pourtant que le Geo Barrents évolue parfois selon une enquête récente dans la zone de sauvetage tunisienne. Ces informations pourtant essentielles et qui en disent long sur le trafic de migrants en méditerranée ont été passées sous silence en France.
Pour résumer, des O.N.G. qui vont chercher les bateaux des migrants au plus près des côtes africaines, qui les amènent en Europe même quand ils viennent d’un port sûr, un gouvernement norvégien qui refuse de remettre en cause le pavillon de son pays aux bateaux qui font littéralement du convoyage de clandestins, voilà qui ne méritait pas l’attention des médias français. Cette relégation aux oubliettes doit certainement obéir aux dures règles de la hiérarchisation de l’information. D’autres informations plus essentielles, comme trouver un logement au footballeur Lionel Messi appointé par le Qatar, doivent être bien plus importantes…
Sur ce sujet, voir également notre article, “comment le rédacteur en chef de Politis encourage l’immigration clandestine pour mieux escroquer les immigrés en fraude”.