En cet été 2021, l’immigration massive qui arrive en Europe n’a pas pris de vacances. Trois événements ont plus particulièrement marqué ce que l’on appelle la « crise migratoire » dans les médias : 1. l’occupation de la place des Vosges à Paris par des clandestins ; 2. l’assassinat d’un prêtre en Vendée par un Rwandais sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire depuis 2019 ; 3. la conquête de l’Afghanistan par les islamistes et ses répercussions en France.
L’angle choisi par les médias de grand chemin pour couvrir ces événements est très souvent révélateur du décalage entre le parti-pris pro-migrants d’un nombre important de journalistes et l’opinion de la majorité de la population, résolument hostile à l’immigration de masse qui lui est imposée.
L’occupation de la place des Vosges à Paris, une mise en scène avec pour réalisateur Utopia 56
Cela fait désormais partie du folklore parisien : des associations pro-migrants organisent à intervalles plus ou moins réguliers des occupations de places publiques par des clandestins, convoquent les médias qui relaient l’événement et font pleurer dans les chaumières. Au final, ces associations obtiennent immanquablement une nouvelle « mise à l’abri » organisée par les pouvoirs publics.
La couverture médiatique de ces opérations menées en toute illégalité par des étrangers fréquemment en situation irrégulière est presque quasi unanimement complaisante.
Le 29 juillet, plusieurs centaines de migrants s’installaient Place des Vosges à Paris dans des tentes mis à leur disposition par l’association Utopia 56.
Cette opération d’agit-prop (agitation et propagande en faveur de l’accueil inconditionnel des migrants) amenait Ouest-France à titrer un article le 29 juillet : « Environ 400 sans-abris plantent leur tente place des Vosges pour réclamer un logement ». On notera que ce titre fait l’impasse tant sur le statut (en situation légale ou non sur le territoire français) que sur la nationalité des squatteurs.
À l’instar de nombreux autres, l’article de Ouest France consacré à cet « évènement » permet de donner une large tribune aux associatifs pro-migrants qui peuvent tout à loisir développer leurs arguments sur les logements libres en Ile de France, l’application de la loi sur le droit au logement, etc.
On se prend à rêver à une couverture médiatique beaucoup plus factuelle : « De nombreux clandestins occupent illégalement une place de Paris et font fuir les rares touristes. Leur expulsion n’a pas été envisagée ». Mais nous nous égarons sans doute.
Sans surprise, LCI nous apprend le 30 juillet que les « 600 sans-abris installés place des Vosges ont été mis à l’abri ». Le lecteur attentif observera qu’à aucun moment les autorités qui organisent ces « mises à l’abri » et les médias qui couvrent l’événement n’évoquent le retour dans leur pays des clandestins, plutôt que leur orientation vers des structures d’accueil. Peu importe que de nombreux français dorment dans la rue. Mais qui s’en soucie ? C’est une nouvelle fois sous l’angle des droits des clandestins que ces occupations sont présentées, alors que leur devoir, rentrer chez eux s’ils n’ont pas l’autorisation de séjourner en France, est superbement ignoré. Au final, les éléments de contexte sur cet événement auront été triés sur le volet par les médias de grand chemin sous le haut patronage des associatifs pro-migrants. Une nouvelle preuve que l’indignation au premier degré attisée par les associatifs pro-migrants est souvent mauvaise conseillère.
L’assassinat d’un prêtre en Vendée par un Rwandais sous le coup d’une obligation de quitter le territoire
Le 9 août, un Rwandais sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français depuis 2019 révélait à la police qu’il venait d’assassiner un prêtre, à Saint Laurent du Sèvres en Vendée. De nombreux médias comme Le Monde nous apprennent que l’auteur « présumé » de cet assassinat n’est pas un inconnu : il a en 2020 tenté d’incendier la cathédrale de Nantes.
Gilles-William Goldnadel nous rappelle sur Twitter fort opportunément la chronologie du parcours « d’insertion » du clandestin rwandais en France :
« Arrêté d’expulsion en 19. Incendie de la cathédrale en 20. Libération en 21. Assassinat du prêtre en 21. Pas besoin d’un dessin : pour les victimes du laxisme crétin, comme le père Hamel ou ce pauvre curé vendéen, c’est toujours le même destin. »
D’autre internautes, comme Jean-Louis, ont la cruauté de rappeler les propos du président de la République en 2017 :
« Je veux être intraitable. Tous ceux qui, étant étrangers en situation irrégulière, commettent un acte délictueux, quel qu’il soit, seront expulsés” — “A partir de quand?” — “Dès les prochains jours ».
Probablement afin de lancer un contre-feu, le ministre de la justice s’exprime immédiatement dans les médias et condamne derechef…la réaction de Marine Le Pen à cet assassinat.
Le reporter sablais reprend les propos d’Éric Dupont-Moretti :
« La mort d’un homme ne devrait jamais nourrir l’instrumentalisation politicienne. Il (Éric Dupont-Moretti NDLR) a utilisé les termes “d’exploitation politique, de volonté d’attaquer le Gouvernement, la police et la justice ».
Peu de médias soulignent que dénoncer des faits scandaleux, comme le fait qu’un étranger en situation irrégulière présent en France depuis 2019 et faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, ait pu coup sur coup incendier une cathédrale et assassiner un prêtre, peut être autre chose qu’une « récupération ». Comme par exemple le fait de participer à la vie de la cité.
Déni encore et toujours de la part du ministre de l’intérieur qui distribue ses éléments de langage, repris notamment par CNews le 9 août. S’exprimant sur la présence du clandestin en France après ses méfaits, il déclarait « L’Etat a été au rendez-vous ».
Les explications juridiques apportées au maintien sur le territoire français du Rwandais pyromane et criminel, notamment celles du magistrat Charles Prats au micro de Sud Radio le 10 août ou celles contenues dans un article du Point du 9 août, vont alors bon train. Mais les arguments selon lesquels la présence du clandestin en France était « normale » en l’état actuel du droit français ont très certainement du mal à passer auprès de nombreux Français…
La conquête de l’Afghanistan par les islamistes et ses répercussions en France
En ce 16 août, il était difficile de passer à côté de l’information sur la prise de la capitale afghane Kaboul par les islamistes et la ruée de nombreux Afghans à l’aéroport de la ville.
Il est utile de rappeler que parmi les observateurs des mouvements géopolitiques, le magazine américain Time annonçait en 2001… la fin des Talibans. A quelques jours du vingtième anniversaire du 11 septembre 2001, ils sont désormais pratiquement maîtres du pays et pourront tout à loisir favoriser le terrorisme et autres trafics nuisibles à l’Europe.
Très rapidement, le ban et l’arrière ban de la gauche monte au créneau pour que la France ouvre très largement la porte aux Afghans. Martine Aubry ouvre le bal. France bleu nous apprend le 9 août que la maire de Lille lance un appel aux dons pour accueillir dans la ville qu’elle dirige des réfugiés afghans. Elle est suivie par d’autres maires de grandes villes, ce qui amène Sud Radio lors du journal matinal du 17 août à faire une généralisation tant hâtive que tendancieuse sur la « pression » qui monterait sur le gouvernement. A‑t-on demandé aux Français leur avis à ce sujet et sont-ils d’accord pour que cette pression de quelques maires aboutisse à ouvrir encore et toujours plus les frontières déjà poreuses de la France ? Rendez-nous Bercoff ! ne peut-on s’empêcher de penser en ce triste été.
Le 11 août, la radio affiliée à l’Etat français France culture consacre un débat à 7h40 sur l’avenir de la population afghane. Sans surprise, « l’esprit d’ouverture » tant vanté sur la radio trouve une illustration dans la position unanime des intervenants plaidant pour l’ouverture des frontières de notre pays aux migrants afghans. Un bel unanimisme comme le service public de radiodiffusion nous a habitué. Pour « l’esprit de contradiction » et de pluralisme, il faudra voir ailleurs.
Après l’intervention du président de la République le 16 août sur la situation en Afghanistan, c’est la soupe à la grimace à gauche. Emmanuel Macron n’a pas eu le courage de dire qu’il allait accueillir massivement des Afghans, alors que c’est déjà le cas, comme le souligne un article du 13 août de Breizh Info : on y apprend notamment que les Afghans sont la nationalité la plus représentée parmi les demandeurs d’asile en France. L’article présente les prévisions d’un travailleur humanitaire allemand sur l’arrivée possible de 3 millions d’Afghans en Europe. Excusez du peu.
La gauche morale n’a pas de mots assez durs pour condamner les rares paroles du président de la République restrictives vis-à-vis de l’immigration clandestine. Un journaliste de l’Equipe souligne sur Twitter l’absence d’objectifs chiffrés de personnes accueillies pris par la France, contrairement aux Etats-Unis et au Canada.
Le porte-parole du gouvernement se sent rapidement obligé de déclarer que « la France accueillera comme chaque année des milliers d’Afghans », nous apprend le Parisien le 18 août.
On peut ainsi constater l’hégémonie culturelle de la gauche : quand les critiques de la politique migratoire du gouvernement viennent de la droite, comme à propos du clandestin rwandais non expulsé, les ministres dénoncent une « récupération ». Quand les critiques viennent de la gauche, le porte-parole du gouvernement se justifie en conférence de presse en indiquant que l’immigration continuera de plus belle.
Pour comprendre les enjeux de la conquête d’une grande partie de l’Afghanistan par le Talibans, la chaine Arte a diffusé en ce mois d’août une présentation d’un reportage d’une incroyable complaisance sur ces islamistes rétrogrades. Le Tweet de la chaine expliquant qu’« il y a beaucoup d’idées fausses sur les Talibans » et le clip de présentation du reportage ont vite été supprimés par la chaine. Pour ceux qui l’ont vu avant sa suppression, cette tribune donnée aux arguments des obscurantistes, sans aucune mise en perspective, donne un grand sentiment de malaise.
Dans les médias alternatifs et étrangers, l’information est souvent beaucoup plus incisive au sujet du coup d’Etat des Talibans.
Sur Twitter, un ancien Frère musulman, Mohamed Louizi, consacre un « thread » (fil) aux enjeux de la prise de pouvoir par les islamistes en Afghanistan. Il ne cache pas les dangers pour la France d’une large ouverture des frontières aux Afghans.
Un journaliste de la chaine américaine NBC illustre par l’image le fait que des prisonniers afghans ont été libérés par les Talibans. On attend toujours un reportage à ce sujet des médias français pour nous indiquer si ces délinquants se dirigeront ou non vers la France dont des maires généreux ont proclamé leur volonté d’accueillir des migrants.
Peu importe que, comme le soulignent 6 ministres des affaires étrangères de pays européens cités par Le Monde, près de 570 000 Afghans ont déposé une demande d’asile dans les pays de l’Union européenne depuis 2015. Le déplacement des peuples est la nouvelle idéologie en vogue chez les progressistes.
Peu importe que, comme le souligne une étude du Pew research center réalisée en 2013 et présentée notamment par La Croix, l’immense majorité des Afghans est favorable à l’application de la charia et des préceptes les plus rigoureux de l’islam. Peu importe l’éloignement géographique et culturel entre l’Afghanistan et la France, et les nombreux problèmes auquel notre pays surendetté est confronté.
Peu importe, comme le souligne Ville inclusive, que près de 33% des Sans domicile fixe soient de nationalité étrangère.
Pourtant, si jusqu’à la prise de Kaboul par les Talibans, la crise migratoire a été couverte en mode discret dans les médias de grand chemin, de nombreux indicateurs montraient que la situation était au rouge bien avant cet événement.
L’agence de presse Reuters indiquait notamment dans un article du 12 août que Frontex avait observé une augmentation de 59% des entrées illégales en Europe depuis le début de l’année par rapport à 2020. Un député hongrois soulignait le même jour au site d’information Remix news que près de 100 000 migrants était en chemin sur la route de Balkans.
Le ministre de l’intérieur italien déclarait quant à lui le 18 août, selon le site Breitbart Europe, que son pays avait fait face à une augmentation de 128% du nombre de migrants arrivés à fin juillet 2021 sur les côtes italiennes par rapport à 2020, un nombre qui atteint 50 000.
Peu importe, on aura compris que, pour la gauche et une grande partie des médias de grand chemin, l’heure était, pour reprendre les termes de Christophe Guilluy, à afficher ses signes extérieurs de richesse morale.