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Été 2021 : une crise migratoire en mode discret dans les médias de grand chemin

23 août 2021

Temps de lecture : 11 minutes
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Été 2021 : une crise migratoire en mode discret dans les médias de grand chemin

Temps de lecture : 11 minutes

En cet été 2021, l’immigration massive qui arrive en Europe n’a pas pris de vacances. Trois événements ont plus particulièrement marqué ce que l’on appelle la « crise migratoire » dans les médias : 1. l’occupation de la place des Vosges à Paris par des clandestins ; 2. l’assassinat d’un prêtre en Vendée par un Rwandais sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire depuis 2019 ; 3. la conquête de l’Afghanistan par les islamistes et ses répercussions en France.

L’angle choisi par les médias de grand chemin pour cou­vrir ces événe­ments est très sou­vent révéla­teur du décalage entre le par­ti-pris pro-migrants d’un nom­bre impor­tant de jour­nal­istes et l’opinion de la majorité de la pop­u­la­tion, résol­u­ment hos­tile à l’immigration de masse qui lui est imposée.

L’occupation de la place des Vosges à Paris, une mise en scène avec pour réalisateur Utopia 56

Cela fait désor­mais par­tie du folk­lore parisien : des asso­ci­a­tions pro-migrants organ­isent à inter­valles plus ou moins réguliers des occu­pa­tions de places publiques par des clan­des­tins, con­vo­quent les médias qui relaient l’événement et font pleur­er dans les chau­mières. Au final, ces asso­ci­a­tions obti­en­nent imman­quable­ment une nou­velle « mise à l’abri » organ­isée par les pou­voirs publics.

La cou­ver­ture médi­a­tique de ces opéra­tions menées en toute illé­gal­ité par des étrangers fréquem­ment en sit­u­a­tion irrégulière est presque qua­si unanime­ment complaisante.

Le 29 juil­let, plusieurs cen­taines de migrants s’installaient Place des Vos­ges à Paris dans des tentes mis à leur dis­po­si­tion par l’association Utopia 56.

Cette opéra­tion d’agit-prop (agi­ta­tion et pro­pa­gande en faveur de l’accueil incon­di­tion­nel des migrants) ame­nait Ouest-France à titr­er un arti­cle le 29 juil­let : « Env­i­ron 400 sans-abris plantent leur tente place des Vos­ges pour réclamer un loge­ment ». On notera que ce titre fait l’impasse tant sur le statut (en sit­u­a­tion légale ou non sur le ter­ri­toire français) que sur la nation­al­ité des squatteurs.

À l’instar de nom­breux autres, l’article de Ouest France con­sacré à cet « évène­ment » per­met de don­ner une large tri­bune aux asso­ci­at­ifs pro-migrants qui peu­vent tout à loisir dévelop­per leurs argu­ments sur les loge­ments libres en Ile de France, l’application de la loi sur le droit au loge­ment, etc.

On se prend à rêver à une cou­ver­ture médi­a­tique beau­coup plus factuelle : « De nom­breux clan­des­tins occu­pent illé­gale­ment une place de Paris et font fuir les rares touristes. Leur expul­sion n’a pas été envis­agée ». Mais nous nous égarons sans doute.

Sans sur­prise, LCI nous apprend le 30 juil­let que les « 600 sans-abris instal­lés place des Vos­ges ont été mis à l’abri ». Le lecteur atten­tif observera qu’à aucun moment les autorités qui organ­isent ces « mis­es à l’abri » et les médias qui cou­vrent l’événement n’évoquent le retour dans leur pays des clan­des­tins, plutôt que leur ori­en­ta­tion vers des struc­tures d’accueil. Peu importe que de nom­breux français dor­ment dans la rue. Mais qui s’en soucie ? C’est une nou­velle fois sous l’angle des droits des clan­des­tins que ces occu­pa­tions sont présen­tées, alors que leur devoir, ren­tr­er chez eux s’ils n’ont pas l’autorisation de séjourn­er en France, est superbe­ment ignoré. Au final, les élé­ments de con­texte sur cet événe­ment auront été triés sur le volet par les médias de grand chemin sous le haut patron­age des asso­ci­at­ifs pro-migrants. Une nou­velle preuve que l’indignation au pre­mier degré attisée par les asso­ci­at­ifs pro-migrants est sou­vent mau­vaise conseillère.

L’assassinat d’un prêtre en Vendée par un Rwandais sous le coup d’une obligation de quitter le territoire

Le 9 août, un Rwandais sous le coup d’une Oblig­a­tion de Quit­ter le Ter­ri­toire Français depuis 2019 révélait à la police qu’il venait d’assassiner un prêtre, à Saint Lau­rent du Sèvres en Vendée. De nom­breux médias comme Le Monde nous appren­nent que l’auteur « pré­sumé » de cet assas­si­nat n’est pas un incon­nu : il a en 2020 ten­té d’incendier la cathé­drale de Nantes.

Gilles-William Gold­nadel nous rap­pelle sur Twit­ter fort oppor­tuné­ment la chronolo­gie du par­cours « d’insertion » du clan­des­tin rwandais en France :

« Arrêté d’expulsion en 19. Incendie de la cathé­drale en 20. Libéra­tion en 21. Assas­si­nat du prêtre en 21. Pas besoin d’un dessin : pour les vic­times du lax­isme crétin, comme le père Hamel ou ce pau­vre curé vendéen, c’est tou­jours le même destin. »

D’autre inter­nautes, comme Jean-Louis, ont la cru­auté de rap­pel­er les pro­pos du prési­dent de la République en 2017 :

« Je veux être intraitable. Tous ceux qui, étant étrangers en sit­u­a­tion irrégulière, com­met­tent un acte délictueux, quel qu’il soit, seront expul­sés” — “A par­tir de quand?” — “Dès les prochains jours ».

Prob­a­ble­ment afin de lancer un con­tre-feu, le min­istre de la jus­tice s’exprime immé­di­ate­ment dans les médias et con­damne derechef…la réac­tion de Marine Le Pen à cet assassinat.

Le reporter sablais reprend les pro­pos d’Éric Dupont-Moretti :

« La mort d’un homme ne devrait jamais nour­rir l’instrumentalisation politi­ci­enne. Il (Éric Dupont-Moret­ti NDLR) a util­isé les ter­mes “d’exploitation poli­tique, de volon­té d’attaquer le Gou­verne­ment, la police et la justice ».

Peu de médias soulig­nent que dénon­cer des faits scan­daleux, comme le fait qu’un étranger en sit­u­a­tion irrégulière présent en France depuis 2019 et faisant l’objet d’une oblig­a­tion de quit­ter le ter­ri­toire français, ait pu coup sur coup incendi­er une cathé­drale et assas­sin­er un prêtre, peut être autre chose qu’une « récupéra­tion ». Comme par exem­ple le fait de par­ticiper à la vie de la cité.

Déni encore et tou­jours de la part du min­istre de l’intérieur qui dis­tribue ses élé­ments de lan­gage, repris notam­ment par CNews le 9 août. S’exprimant sur la présence du clan­des­tin en France après ses méfaits, il déclarait « L’Etat a été au ren­dez-vous ».

Les expli­ca­tions juridiques apportées au main­tien sur le ter­ri­toire français du Rwandais pyro­mane et crim­inel, notam­ment celles du mag­is­trat Charles Prats au micro de Sud Radio le 10 août ou celles con­tenues dans un arti­cle du Point du 9 août, vont alors bon train. Mais les argu­ments selon lesquels la présence du clan­des­tin en France était « nor­male » en l’état actuel du droit français ont très cer­taine­ment du mal à pass­er auprès de nom­breux Français…

La conquête de l’Afghanistan par les islamistes et ses répercussions en France

En ce 16 août, il était dif­fi­cile de pass­er à côté de l’information sur la prise de la cap­i­tale afghane Kaboul par les islamistes et la ruée de nom­breux Afghans à l’aéroport de la ville.

Il est utile de rap­pel­er que par­mi les obser­va­teurs des mou­ve­ments géopoli­tiques, le mag­a­zine améri­cain Time annonçait en 2001… la fin des Tal­ibans. A quelques jours du vingtième anniver­saire du 11 sep­tem­bre 2001, ils sont désor­mais pra­tique­ment maîtres du pays et pour­ront tout à loisir favoris­er le ter­ror­isme et autres trafics nuis­i­bles à l’Europe.

Très rapi­de­ment, le ban et l’arrière ban de la gauche monte au créneau pour que la France ouvre très large­ment la porte aux Afghans. Mar­tine Aubry ouvre le bal. France bleu nous apprend le 9 août que la maire de Lille lance un appel aux dons pour accueil­lir dans la ville qu’elle dirige des réfugiés afghans. Elle est suiv­ie par d’autres maires de grandes villes, ce qui amène Sud Radio lors du jour­nal mati­nal du 17 août à faire une général­i­sa­tion tant hâtive que ten­dan­cieuse sur la « pres­sion » qui mon­terait sur le gou­verne­ment. A‑t-on demandé aux Français leur avis à ce sujet et sont-ils d’accord pour que cette pres­sion de quelques maires aboutisse à ouvrir encore et tou­jours plus les fron­tières déjà poreuses de la France ? Ren­dez-nous Bercoff ! ne peut-on s’empêcher de penser en ce triste été.

Le 11 août, la radio affil­iée à l’Etat français France cul­ture con­sacre un débat à 7h40 sur l’avenir de la pop­u­la­tion afghane. Sans sur­prise, « l’esprit d’ouverture » tant van­té sur la radio trou­ve une illus­tra­tion dans la posi­tion unanime des inter­venants plaidant pour l’ou­ver­ture des fron­tières de notre pays aux migrants afghans. Un bel una­n­imisme comme le ser­vice pub­lic de radiod­if­fu­sion nous a habitué. Pour « l’esprit de con­tra­dic­tion » et de plu­ral­isme, il fau­dra voir ailleurs.

Après l’intervention du prési­dent de la République le 16 août sur la sit­u­a­tion en Afghanistan, c’est la soupe à la gri­mace à gauche. Emmanuel Macron n’a pas eu le courage de dire qu’il allait accueil­lir mas­sive­ment des Afghans, alors que c’est déjà le cas, comme le souligne un arti­cle du 13 août de Breizh Info : on y apprend notam­ment que les Afghans sont la nation­al­ité la plus représen­tée par­mi les deman­deurs d’asile en France. L’article présente les prévi­sions d’un tra­vailleur human­i­taire alle­mand sur l’arrivée pos­si­ble de 3 mil­lions d’Afghans en Europe. Excusez du peu.

La gauche morale n’a pas de mots assez durs pour con­damn­er les rares paroles du prési­dent de la République restric­tives vis-à-vis de l’immigration clan­des­tine. Un jour­nal­iste de l’Equipe souligne sur Twit­ter l’absence d’objectifs chiffrés de per­son­nes accueil­lies pris par la France, con­traire­ment aux Etats-Unis et au Canada.

Le porte-parole du gou­verne­ment se sent rapi­de­ment obligé de déclar­er que « la France accueillera comme chaque année des mil­liers d’Afghans », nous apprend le Parisien le 18 août.

On peut ain­si con­stater l’hégémonie cul­turelle de la gauche : quand les cri­tiques de la poli­tique migra­toire du gou­verne­ment vien­nent de la droite, comme à pro­pos du clan­des­tin rwandais non expul­sé, les min­istres dénon­cent une « récupéra­tion ». Quand les cri­tiques vien­nent de la gauche, le porte-parole du gou­verne­ment se jus­ti­fie en con­férence de presse en indi­quant que l’immigration con­tin­uera de plus belle.

Pour com­pren­dre les enjeux de la con­quête d’une grande par­tie de l’Afghanistan par le Tal­ibans, la chaine Arte a dif­fusé en ce mois d’août une présen­ta­tion d’un reportage d’une incroy­able com­plai­sance sur ces islamistes rétro­grades. Le Tweet de la chaine expli­quant qu’« il y a beau­coup d’idées fauss­es sur les Tal­ibans » et le clip de présen­ta­tion du reportage ont vite été sup­primés par la chaine. Pour ceux qui l’ont vu avant sa sup­pres­sion, cette tri­bune don­née aux argu­ments des obscu­ran­tistes, sans aucune mise en per­spec­tive, donne un grand sen­ti­ment de malaise.

Dans les médias alter­nat­ifs et étrangers, l’information est sou­vent beau­coup plus inci­sive au sujet du coup d’Etat des Talibans.

Sur Twit­ter, un ancien Frère musul­man, Mohamed Louizi, con­sacre un « thread » (fil) aux enjeux de la prise de pou­voir par les islamistes en Afghanistan. Il ne cache pas les dan­gers pour la France d’une large ouver­ture des fron­tières aux Afghans.

Un jour­nal­iste de la chaine améri­caine NBC illus­tre par l’image le fait que des pris­on­niers afghans ont été libérés par les Tal­ibans. On attend tou­jours un reportage à ce sujet des médias français pour nous indi­quer si ces délin­quants se dirigeront ou non vers la France dont des maires généreux ont proclamé leur volon­té d’accueillir des migrants.

Peu importe que, comme le soulig­nent 6 min­istres des affaires étrangères de pays européens cités par Le Monde, près de 570 000 Afghans ont déposé une demande d’asile dans les pays de l’Union européenne depuis 2015. Le déplace­ment des peu­ples est la nou­velle idéolo­gie en vogue chez les progressistes.

Peu importe que, comme le souligne une étude du Pew research cen­ter réal­isée en 2013 et présen­tée notam­ment par La Croix, l’immense majorité des Afghans est favor­able à l’application de la charia et des pré­ceptes les plus rigoureux de l’islam. Peu importe l’éloignement géo­graphique et cul­turel entre l’Afghanistan et la France, et les nom­breux prob­lèmes auquel notre pays suren­det­té est confronté.

Peu importe, comme le souligne Ville inclu­sive, que près de 33% des Sans domi­cile fixe soient de nation­al­ité étrangère.

Pour­tant, si jusqu’à la prise de Kaboul par les Tal­ibans, la crise migra­toire a été cou­verte en mode dis­cret dans les médias de grand chemin, de nom­breux indi­ca­teurs mon­traient que la sit­u­a­tion était au rouge bien avant cet événement.

L’agence de presse Reuters indi­quait notam­ment dans un arti­cle du 12 août que Fron­tex avait observé une aug­men­ta­tion de 59% des entrées illé­gales en Europe depuis le début de l’an­née par rap­port à 2020. Un député hon­grois soulig­nait le même jour au site d’information Remix news que près de 100 000 migrants était en chemin sur la route de Balkans.

Le min­istre de l’intérieur ital­ien déclarait quant à lui le 18 août, selon le site Bre­it­bart Europe, que son pays avait fait face à une aug­men­ta­tion de 128% du nom­bre de migrants arrivés à fin juil­let 2021 sur les côtes ital­i­ennes par rap­port à 2020, un nom­bre qui atteint 50 000.

Peu importe, on aura com­pris que, pour la gauche et une grande par­tie des médias de grand chemin, l’heure était, pour repren­dre les ter­mes de Christophe Guil­luy, à affich­er ses signes extérieurs de richesse morale.

 

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