En panne d’audience, Europe 1 se voit obligée de faire des coupes drastiques. En effet la station patine face à RTL et France Inter en affichant son plus bas score historique, à 7,2% de part du marché et 3,89 millions d’auditeurs, en perte de 0,9% encore par rapport à l’an dernier. Patrick Cohen, transféré de France Inter, n’a pas fait l’effet d’une locomotive et le train de la relance est en retard.
Résultat des courses, Le Lab, créé en 2011 pour se concentrer sur l’écume et les petites phrases de la politique, est arrêté faute d’audience. Les six journalistes qui y travaillent se verraient proposer d’autres postes au sein de la rédaction numérique, voire pourraient être licenciés. Pour la direction d’Europe 1, il ne s’agit pas d’une fermeture, mais d’une « transformation », Le Lab devant concevoir de nouveaux formats dans les podcast et la vidéo, ainsi que sur le marché naissant des enceintes connectées.
Royaume de l’anecdotique et de la petite phrase, le Lab s’est appuyé sur Twitter et tout ce que les politiciens peuvent gazouiller dessus. Twitter étant en perte de vitesse par rapport à Snapchat et Instagram – et les politiciens étant devenus nettement plus prudents sur les réseaux sociaux – il est logique que Le Lab lui aussi s’éclipse. Pourtant la formule – réactivité dans la minute à l’actualité, contenus courts, formats courts, recours aux archives, à la vidéo et aux GIF, a fait des émules. Le Figaro a ainsi créé en 2014 Le Scan Politique, qui laisse cependant plus de place aux idées de fond, bannies sur le Lab. Le Scan, lui, continue sur sa lancée.