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Expulsion des étrangers en situation irrégulière : Le Parisien en porte-voix de LREM

25 juin 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Expulsion des étrangers en situation irrégulière : Le Parisien en porte-voix de LREM

Temps de lecture : 3 minutes

Le 5 juin, Le Parisien, propriété de Bernard Arnault, a consacré un article aux expulsions des étrangers en situation irrégulière. L’article fait suite à un rapport réalisé par deux parlementaires de la majorité présidentielle (LREM, Modem).

Dès le titre, c’est le coût des expul­sions qui est mis en avant, « 500 mil­lions » en 2018. Des expul­sions for­cées qui couteraient « six fois plus cher qu’un retour aidé dans le pays d’origine ». Le rap­port des par­lemen­taires a depuis été présen­té en com­mis­sion des Finances de l’Assemblée nationale. L’hebdomadaire L’Express a con­sacré un arti­cle au même sujet, avec qua­si­ment les mêmes termes.

Point de vue univoque

Les deux jour­naux con­sacrent un arti­cle sur le sujet des expul­sions de clan­des­tins à l’occasion de la sor­tie d’un rap­port par­lemen­taire de députés de la majorité. Soit. Mais seul le point de vue de ces derniers est don­né. La posi­tion d’un député d’un autre bord poli­tique n’est pas demandée sur ce sujet. Dom­mage : dans une inter­view au Figaro le 11 juin, un député LR par­le des obsta­cles juridiques que la France s’est elle-même créés et qui sont un frein aux expul­sions ain­si que du « manque de forces de l’ordre pour encadr­er ces retours for­cés ». Et si les expul­sions étaient coû­teuses parce qu’elles sont com­pliquées et qu’il manque de moyens humains pour les organ­is­er et les men­er à bien ?

Le prob­lème est abor­dé sous le seul angle du coût financier de l’expulsion des clan­des­tins et non de celui de leur séjour. Pour­tant, entre l’aide médi­cale d’état, les min­i­mas soci­aux, les allo­ca­tions divers­es, etc., le main­tien d’un clan­des­tin qui ne tra­vaille pas sur le ter­ri­toire a un coût cer­tain, prob­a­ble­ment bien supérieur à son expulsion.

Effet d’aubaine de l’aide au retour

Pas un mot sur l’afflux de déboutés du droit d’asile en Alle­magne qui arrivent mas­sive­ment en France, comme le relate TV Lib­ertés, et qui pour­raient prof­iter de l’effet d’aubaine de l’aide au retour payée par le con­tribuable. Sans compter l’appel d’air que cela pour­rait créer dans d’autres pays européens.

Pas un mot non plus sur les moyens de met­tre fin à l’arrivée de clan­des­tins, ce que des pays d’Europe cen­trale bien moins rich­es réus­sis­sent à faire. Pas un mot sur les deman­des d’asile par­fois util­isées comme sub­terfuge pour rester sur le territoire.

Le déman­tèle­ment de fil­ières d’immigration illé­gale a explosé ces dernières années, dont cer­taines « visent à main­tenir les illé­gaux sur le sol français » selon Le Figaro du 21 mai 2019.

Quelques jours plus tard, le 10 juin, Le Parisien con­sacrait un arti­cle à une fil­ière d’immigration clan­des­tine de Géorgiens liée au milieu de la crim­i­nal­ité. Des indi­vidus seraient guidés par les passeurs vers la Pré­fec­ture pour y faire une demande d’asile ou vers des hôpi­taux pour une prise en charge.

Que pèsent la méth­ode bisounours et les « retours volon­taires » face à ces straté­gies organ­isées ? On attend avec impa­tience des répons­es dans les pages du Parisien

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