Le 28 septembre 2019 est organisée à Paris une grande “Convention de la droite” par des organisations proches de Marion Maréchal comme Racines d’Avenir ou L’Incorrect. L’idée : réunir de nombreux acteurs de la droite dite « hors les murs » dans le but de réfléchir à l’avenir de cette dernière.
Cependant, les organisateurs ont décidé de ne pas accréditer tous les journalistes souhaitant s’y rendre, et c’est là tout le problème…
Un banal refus de journalistes
Certains journalistes de Libération, L’Opinion et L’Express, se sont vus refuser leur accréditation par l’organisation. Aux motifs, d’après Jacques de Guillebon, organisateur et rédacteur en chef de L’Incorrect, que ceux-ci “ont été systématiquement agressifs et dénigrants à notre sujet, pour certains en trahissant leur parole parfois. Nous avons donc jugé inopportun de les inviter pour qu’une fois encore ils nous maltraitent comme à l’habitude.” Il a d’ailleurs précisé l’absence d’accréditations “pour des raisons de personnes, n’ayant rien à voir avec leurs médias respectifs”. Même Mediapart a reçu son accréditation, l’existence de problèmes est donc limitée uniquement à quelques journalistes jugés malhonnêtes de manière (un peu trop) systématique.
Ce refus des accréditations dans certains contextes n’a rien de nouveau, Jean-Luc Mélenchon venait d’ailleurs d’annoncer son refus d’accepter Quotidien à ses événements, un format jugé trop axé sur le “divertissement” (et ajoutons, sur la mauvaise foi, voir le portrait de Yann Barthès). Pour la “Convention de la droite”, c’est à une levée de boucliers du monde médiatique que les organisateurs ont dû faire face.
Des médias solidaires pour le boycott
Plusieurs médias, Le Monde, Le Figaro (le “grand journal de la droite”), L’Obs et Les Inrocks, conviés à l’événement ont annoncé leur boycott si tous les autres journalistes ne recevaient pas une accréditation.
Raphaël Enthoven, invité à la Convention pour y mener la contradiction, a aussi annoncé conditionner sa participation au rétropédalage des organisateurs. Quant au député LaRem, Aurélien Taché, il a définitivement annulé sa venue.
On reste donc loin de la “large part de ses intervenants” (sic) ainsi que de “l’ensemble de la presse” (sic) mentionnés par Le Figaro. In fine, face à cette “polémique qui n’a pas lieu d’être”, tous les médias ont finis par être autorisés par les organisateurs. Un exemple de corporatisme médiatique ?