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Facebook / AFP : liaisons dangereuses et censures

28 juillet 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook / AFP : liaisons dangereuses et censures

Temps de lecture : 3 minutes

[Pre­mière dif­fu­sion le 25 mai 2020]

Au moment où la liberticide loi Avia, soi-disant destinée à lutter contre les « discours de haine » se met en place, au moment où la censure devient préventive pour éliminer les « mauvaises pensées », Facebook et l’AFP, agence publique d’information de la France, renforcent leurs liens en ce domaine d’avenir.

New world order

Le réseau social a annon­cé les pre­miers mem­bres de son « con­seil de sur­veil­lance », dont Zucker­berg avait pré­cisé le pro­jet dans un entre­tien de novem­bre 2018, souhai­tant créer une sorte de Cour suprême qui portera un « juge­ment final sur ce que devrait être un dis­cours accept­able dans une com­mu­nauté qui reflète les normes sociales et les valeurs des gens dans le monde entier ». New world order, les choses sont claires.

Les nom­i­na­tions ini­tiales con­fir­ment ce que l’on pou­vait en atten­dre, les réseaux Soros et les dif­férents lob­bies LGBTQ++ sont bien représen­tés.

L’AFP et Facebook, main dans la main

Emmanuel Macron, lors du forum sur la gou­ver­nance d’internet à Paris, tenu le 12 novem­bre 2018 à l’Unesco, avait annon­cé la couleur. Il avait par­lé de « méth­ode coopéra­tive », unis­sant les capac­ités tech­nologiques de Face­book et les capac­ités répres­sives (en forte pro­gres­sion) de l’État français. Un groupe d’une dizaine de per­son­nes fût con­sti­tué à par­ité entre les deux entités, la privée et la publique. Du côté réseau, des cadres dirigeants. Du côté pub­lic, que du beau monde : le CSA (respon­s­able des con­tenus), l’Arcep (respon­s­able des télé­coms et de la régu­la­tion tech­nique, les con­tenants), la Dis­ic (direc­tion inter­min­istérielle des sys­tèmes d’information et de com­mu­ni­ca­tion) et le secré­tari­at d’État au numérique qui coordonne.

L’AFP s’est rangée dans le dis­posi­tif, employ­ant 80 jour­nal­istes spé­cial­isés tra­vail­lant essen­tielle­ment avec et pour le réseau social, en France, aux États-Unis et bien­tôt en Alle­magne et dans les Balka­ns. Pour ces derniers, sans doute pour com­pléter le tra­vail entre­pris par l’ex directeur de la CIA, devenu mag­nat local des médias via le fonds d’investissement améri­cain KKR.

Une activ­ité qui rap­porte. De moins d’un mil­lion d’euros en 2018, les revenus en découlant auraient dépassé les 2,5M€ en 2019 et sur le seul mois de mars un chiffre d’affaires dépas­sant celui d’une année selon les déc­la­ra­tions du nou­veau prési­dent de l’AFP, Fab­rice Fries aux Échos.

Dans ce cas pré­cis Face­book est un client de l’AFP et le rémunère pour ses ser­vices. Mais il peut aus­si devenir parte­naire et alors vers­er de l’argent directe­ment aux médias (comme Google l’a fait en finançant la créa­tion des Décodeurs du Monde). Quelques exem­ples, Libéra­tion qui a reçu 225K€ en 2018 pour financer Check news, ou encore L’Express, Le Monde, France 24 et même le gra­tu­it 20 Min­utes, qui vient de rem­porter une bourse de 37K€, au titre (ne riez pas) d’un « Coro­n­avirus Fact Check­ing Grant » du réseau social améri­cain. Une miette pour Face­book ; mer­ci no’t maît’ dis­aient les man­ants à leur seigneur en d’autres temps. Servi­teur diraient d’autres…

Voir notre portrait du patron de Facebook France Laurent Solly.

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